Scan e-mails : Gmail serait-il trop intrusif ?
Aux Etats-Unis, Google est accusé de mettre à mal la vie privée des utilisateurs de Gmail en scannant les messages e-mails à des fins publicitaires. Un juge a balayé les arguments du groupe Internet, qui cherchait à esquiver la plainte.
Avec ses techniques publicitaires ciblées, Gmail, le service de messagerie de Google, pourrait ne pas respecter la vie privée de ses utilisateurs.
Une procédure judiciaire est ouverte à ce sujet aux Etats-Unis.
Le groupe Internet est confronté à une nouvelle class action, qui se fonde sur la législation fédérale sur l’encadrement des écoutes électroniques (Wiretap Act).
Concrètement, ce qui est reproché à Google, c’est la manière dont les e-mails reçus par les utilisateurs de Gmail sont scannés automatiquement.
Cette technique permet à Google de proposer des publicités ciblées. Mais le groupe Internet va-t-il trop loin ?
En juillet, Google a présenté une nouvelle solution, permettant de placer des messages publicitaires directement dans la messagerie.
Prenant l’apparence d’e-mails, leurs thématiques sont déterminées par l’analyse précise des mots clés contenus dans les messages envoyés et reçus par l’internaute.
Google assure n’avoir rien à cacher : chaque utilisateur de son service de messagerie a accepté une charte d’usage qui fournit des précisions sur les techniques d’exploitation publicitaire.
Tout en rappelant que l’usage d’un robot de scan sur les e-mails sert aussi à assurer « une meilleure sécurité, un filtre anti-spam et d’excellentes fonctionnalités comme la boîte de réception prioritaire de Gmail. »
Mais la juge Lucy Koh, rattachée à un tribunal de district à San Jose en Californie (qui se distingue dans la guerre des brevets entre Apple et Samsung), se montre perplexe.
Elle a rejeté les arguments de Google qui cherchait à esquiver la plainte en dépôt collectif.
La firme Internet de Mountain View voulait écarter les soupçons d’espionnage électronique et prouver que le consentement des utilisateurs de Gmail était explicite sur ce point.
A la suite de la décision de la juge Koh en sa défaveur, Google n’a pas précisé quelle suite donner à ce dossier en justice.
Quant à John M. Simpson, Directeur de projet « vie privée » pour le compte de l’association américaine de défense des consommateurs Consumer WatchDog, il s’est déclaré satisfait de cette décision.
Il évoque « une grande victoire pour la vie privée sur Internet ».
« Des entreprises comme Google ne peuvent pas faire ce qu’elles veulent avec nos données et e-mails« , poursuit-il.
Un sujet à suivre car d’autres sociétés Internet exploitent un ressort similaire de scan des messages e-mail comme Yahoo, estime Adweek.
——Quiz——
Etes-vous incollable sur les différents services de Google ?
——————
Crédit image : Sergey Nivens pour Shutterstock