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SCO marque des points face à IBM

La question qui se pose actuellement dans le procès intenté à IBM par SCO Group, éditeur d’un Unix, et qui porte sur une accusation d’utilisation abusive de droits à la propriété intellectuelle relatifs à Unix au profit de Linux, est d’évaluer ce qui fonde la légitimité de cette accusation. Autrement dit : SCO détient-il effectivement des droits sur Unix comme il le prétend ? Des portions de codes d’Unix ont-elles bel et bien été copiées dans Linux ? On était jusqu’à présent dans le flou sur ces deux interrogations. Plusieurs éléments révélés jeudi 5 juin contribuent à préciser les choses. Sur la question des droits d’abord : rappelons qu’ils portent sur Unix System V, une des versions du noyau Unix les plus prisées, rachetée par SCO à Novell en 1995. Or, il y a quelques jours, Novell, qui condamne l’action intentée par SCO, affirmait haut et fort que la transaction conclue en 1995 avec SCO excluait la cession des copyrights (voir édition du 2 juin 2003). News.com nous apprend maintenant qu’un avenant à ce premier contrat a été signé entre les deux parties en 1996, portant sur la cession d’au moins une partie des copyrights, ce que reconnaît aujourd’hui Novell, même s’il affirme en revanche être toujours le propriétaire des brevets sur Unix System V ! Bref, les dirigeants de Novell ont perdu une occasion de se taire et la réponse à la première question semble bien être oui : SCO détient les – ou au moins des – copyrights sur Unix.

Des indices troublantsQuant à la deuxième inconnue de ce pataquès – SCO est-il en mesure de prouver que des portions de codes d’Unix ont été copiées in extenso dans Linux ? – là aussi des éléments nouveaux ont été rendus publics. Selon InformationWeek, une analyste du Yankee Group a en effet eu le privilège d’examiner par elle-même les malfaçons que SCO affirme avoir mises en évidence (voir édition du 5 mai 2003) et a constaté d’indéniables ressemblances entre Unix System V et Linux. L’élément le plus troublant est qu’on retrouve dans les codes sources de l’un et l’autre système d’exploitation les mêmes commentaires des développeurs. Or, selon elle, les annotations en marge d’un programme informatique sont comme la signature ou l’empreinte digitale de son auteur. Devant cette contrefaçon manifeste qui, aux dires de SCO, a été organisée par IBM dans le but de dégrader la valeur commerciale des Unix, l’analyste du Yankee Group en vient à recommander aux utilisateurs d’AIX, l’Unix d’IBM, de se tourner dès à présent vers ce dernier et de lui demander ce qu’il envisage de faire dans l’hypothèse où la plainte de SCO aboutirait. Car AIX repose sur Unix Systems V et SCO a menacé IBM de révoquer d’ici le 13 juin sa licence s’il ne cesse pas toute pratique non concurrentielle au détriment d’Unix d’ici là. Effectivement, il y a urgence.

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