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SCO met en garde l’industrie électronique grand public japonaise

En début de semaine, plusieurs spécialistes de l’électronique grand public, pour l’essentiel japonais ? il s’agit de Matsushita Electric, Sony, Hitachi, NEC, Royal Philips Electronics, Samsung, Sharp et Toshiba ? ont annoncé une initiative commune concernant Linux. Elle consiste en la création d’un consortium, baptisé Consumer Electronics Linux Forum ou CELF, dont la mission sera d’adapter le système d’exploitation Open source à de futurs équipements électroniques grand public. Le résultat ne s’est pas fait attendre : quelques jours plus tard, le patron de SCO Group, Darl McBride, s’est précipité au Japon pour rencontrer les dirigeants de ces entreprises et les informer du fait que, selon lui, Linux utilise indûment des droits à la propriété intellectuelle relatifs à Unix appartenant à SCO Group. Conséquence : en utilisant Linux, ces entreprises risquent de se mettre dans l’illégalité. Joignant le geste à la parole, Darl McBride leur a exhibé des exemples de portions du code source de Linux qu’il affirme être une copie d’Unix System V, une des versions du noyau Unix les plus prisées, rachetée par SCO à Novell en 1995 (voir édition du 6 juin 2003). On ne sait trop comment interpréter cette nouvelle péripétie. Est-elle le signe de la force de Linux, qui trouve un nouveau champ d’application et reçoit le soutien d’entreprises particulièrement puissantes dans ce domaine comme IBM a jadis soutenu l’utilisation de Linux sur serveurs Intel, ou n’est-ce pas plutôt sa fragilité qui se fait plus flagrante ?

Les clients d’IBM dans l’embarrasBien sûr, les intéressés n’ont pas officiellement remis en cause l’existence du consortium mais peut-être l’initiative de Darl McBride l’a-t-elle néanmoins tué dans l’oeuf. Ce qui pose la question de la capacité de nuisance de SCO sur le devenir de Linux et peut-être même sur le mouvement Open source. Est-elle bien réelle et jusqu’où peut-elle aller ? Ce qui est certain, c’est que l’affaire est sérieuse. Si le procès intenté par SCO à IBM pour avoir été à l’origine de la contrefaçon détectée dans Linux a pu paraître fantaisiste au début, il n’en va pas ainsi désormais. De nombreux spécialistes ont eu l’occasion d’examiner les preuves de la contrefaçon et tous n’ont pu que constater que du code source d’Unix a bel et bien été copié dans Linux. Du côté des utilisateurs d’AIX, l’Unix d’IBM qui repose sur le noyau Unix System V, l’inquiétude règne depuis que SCO a annoncé la révocation de la licence détenue par IBM sur Unix System V(voir édition du 18 juin 2003). Ils lui demandent ce qu’il envisage de faire dans l’hypothèse où la plainte de SCO aboutirait. Quant à l’éventuelle conséquence de cette affaire sur l’adoption de Linux dans les entreprises, on n’observe pas encore de ralentissement notable (voir édition du 16 juin 2003).

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