Après l’américain AutoZone (voir édition du 3 mars 2004), SCO s’en prend maintenant au constructeur automobile allemand DaimlerChrysler auquel il reproche de ne pas avoir respecté le contrat de licence d’utilisation Unix. La plainte contre l’allemand est différente de celle déposée contre AutoZone. Ce dernier est en effet poursuivi en tant qu’utilisateur de Linux, dont le noyau intègre illégalement, aux dires de SCO, des portions de code source provenant de son noyau Unix, Unix System V. De son côté, DaimlerChrysler est suspecté d’avoir participé au « pillage » d’Unix Systems V au profit de Linux, la détention d’une licence sur Unix Systems V donnant accès au code source du logiciel. La plainte qui le vise est donc similaire à celle que SCO a lancée contre IBM il y a plusieurs mois. Si DaimlerChrysler a été choisie c’est, entre autres, parce que la société n’a pas répondu en décembre dernier à une demande, adressée par SCO à tous les détenteurs d’une licence d’Unix Systems V, de certifier qu’il respecte les règles de confidentialité imposées par le contrat. En l’absence de réponse de sa part, SCO en a déduit qu’il y avait rupture du contrat. Anecdote amusante : la cour fédérale du Nevada, devant laquelle ont été déposées les plaintes contre AutoZone et DaimlerChrysler, est elle-même utilisatrice de Linux.
SCO une nouvelle fois sommé de livrer ses preuves
La question est de savoir quel sera l’impact de ce nouvel épisode sur les utilisateurs du système d’exploitation Open source. Jusqu’à présent, ils ne se sont pas laissé intimider par les affirmations de SCO et le rythme des ventes de serveurs sous Linux n’a pas fléchi, comme le prouvent toutes les études de marché (voir édition du 27 février 2004). Outre les procès contre des utilisateurs, le noeud de l’affaire, c’est-à-dire le conflit opposant SCO à IBM, pour lequel le plaignant réclame cinq milliards de dollars de dommages et intérêts, a connu hier de nouveaux développements. La juge chargée du dossier a une nouvelle fois ordonné à SCO de fournir toutes les lignes de codes qu’IBM est censée avoir transféré de ses Unix, AIX et Dynix, dans Linux. Une telle demande avait déjà été faite en décembre. La juge a part ailleurs demandé à IBM de produire certaines pièces, comme des mémos échangés entre le patron d’IBM, Sam Palmisano, et Irving Wladawsky-Berger qui est chargé de l’activité Linux. C’est véritablement le dénouement de ce conflit qui décidera de l’avenir du système d’exploitation libre.
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