SCO s’en prend à Novell suite au rachat de Suse

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SCO conteste à Novell le droit de devenir, via l’acquisition de Suse, distributeur d’une suite Linux. D’autre part, l’éditeur va bientôt s’attaquer à un gros utilisateur du système d’exploitation Open source, pour faire un exemple.

Parti en guerre contre Linux, SCO Group s’est trouvé un nouvel ennemi en Novell, qui vient d’annoncer son intention de racheter pour 210 millions de dollars le distributeur Linux allemand Suse (voir édition du 5 novembre 2003). C’est précisément cette acquisition qui pose problème à SCO. Selon lui, elle contrevient à une clause de non-concurrence le liant à Novell et ouvre la voie à des poursuites judiciaires. Cette clause de non-concurrence résulte de la vente en 1995 par Novell à SCO Group, qui était plus connu alors sous le nom de The Santa Cruz Operation, des droits sur un des noyaux d’Unix, Unix System V. Le contrat de vente stipule qu’il est interdit à Novell de concurrencer directement l’activité d’éditeur d’Unix de SCO. Or, comme d’après SCO le noyau Linux reposerait en grande partie et en toute illégalité sur Unix System V, Novell, s’il finalise effectivement l’acquisition de Suse et devient donc distributeur d’une suite Linux, viole du même coup la règle de non-concurrence.

Un procès pour l’exemple

Pour le moment, Novell n’a pas fait connaître sa position. Ce nouvel épisode est en tout cas le signe que l’offensive juridique contre Linux de SCO ne faiblit pas. Bien au contraire, elle tend plutôt à s’intensifier et SCO y consacre des moyens financiers supplémentaires. L’éditeur a ainsi prévu de verser environ 9 millions de dollars, dont un million en cash et le reste en actions, à ses avocats, qui appartiennent au cabinet Boies, Schiller & Flexner, pour qu’ils poursuivent les procédures en cours à l’encontre d’IBM et Red Hat, et en lancent de nouvelles à l’encontre des entreprises utilisatrices de Linux. Le patron de SCO, Darl McBride, a ainsi prévenu qu’il allait d’ici 90 jours lancer une nouvelle poursuite judiciaire visant une grande entreprise qui utilise à une large échelle le système d’exploitation open source et qui, bien évidemment, n’a pas payé la licence que SCO a mise en place il y a quelques mois (voir édition du 3 septembre 2003). L’idée est de faire une sorte de procès pour l’exemple. Bien sûr l’identité de l’heureux élu n’a pas été dévoilée.