Scott McNealy prend du recul à la direction de Sun
Le cofondateur de Sun délègue le poste de CEO à Jonathan Schwartz. Mais il conserve le statut de Chairman.
Scott McNealy, cofondateur de Sun qui cumulait jusqu’ici les fonctions de Directeur Général (Chief Executive Officer ou CEO) et de Chairman de Sun Microsystems, prend du recul. Il cède sa place de CEO à Jonathan Schwartz, l’actuel directeur des opérations (chief operating officer ou COO) de la société qui est âgé de 40 ans. Si Scott McNealy lâche les commandes opérationnelles du groupe, il conserve toutefois la fonction de Chairman.
Lors d’une conférence téléphonique, Jonathan Schwartz a insisté sur le fait que Sun ne modifierait pas sa stratégie. Il a cependant ajouté qu’il avait l’intention de changer le conseil d’administration (board of directors) de la société et de continuer à passer en revue les différents secteurs d’activité de Sun.
« Nous continuerons de nous concentrer sur les principales innovations qui nous permettent de nous différencier de nos concurrents », a déclaré le nouveau numéro un opérationnel de Sun. « Le principal changement intervenu cette année est que nous nous focalisons complètement sur un ensemble exhaustif d’opportunités de croissance (…) Nous n’allouons des ressources qu’aux domaines susceptibles de nous faire progresser. »
L’un des premiers changements concrets est la nomination de Greg Papadopoulos, jusqu’ici directeur technique de la société, au poste de vice-président directeur de la recherche et du développement. Signe de l’importance accordée à ce domaine, Papadopoulos supervisera, avec Jonathan Schwarz, l’ensemble de la R&D de Sun.
Scott McNealy, l’évangéliste de Sun
Scott McNealy, cofondateur de la société en 1982, conservera le poste de Chairman, qu’il décrit comme un rôle « d’évangéliste technique » impliquant de nombreux pourparlers avec les gouvernements et les gros clients. Sous sa direction, Sun est devenu un vendeur de serveurs dont le chiffre d’affaires se compte en milliards de dollars. La société a connu son apogée lors de la vague des « dotcom », profitant de la ruée des entreprises vers les opérations en ligne.
Mais Sun a dû batailler pour se remettre après l’éclatement de la bulle « dotcom », quand les départements IT ont coupé leurs dépenses et ont commencé à se convertir au système Linux tournant sur des serveurs classiques équipés de processeurs Intel ou AMD.
Scott Mc Nealy a précisé lors de sa conférence téléphonique que Sun n’aurait pas pu opérer plus tôt ce changement de direction car la société était confrontée à de rapides évolutions. Il a cité des lancements de produits, des problèmes relatifs à la satisfaction des clients ainsi que des conflits juridiques, notamment avec Microsoft.
« L’essentiel était que les questions relatives à la qualité et à la satisfaction de la clientèle soient réglées. Nous en avons fini avec la phase de réparation et de stabilisation, c’est désormais le retour à la croissance. Nous sommes de retour sur le marché pour gagner des parts de marché significatives », a annoncé McNealy.
Des changements de politiques radicaux
Ces dernières années, Sun est passée d’une offre basée sur ses serveurs propriétaires Sparc à une large gamme d’offres, proposant notamment de gros systèmes équipés de puces AMD. Le constructeur a également largement revu sa politique dans le domaine des logiciels en sortant plusieurs de ses applications sous licence open source et en créant des ensembles de middlewares vendus avec une assistance sur la base du nombre d’utilisateurs.
Le nouveau directeur général de Sun a une longue expérience dans les logiciels. Il a rejoint la société en 1996 dans le cadre de l’acquisition de Lighthouse Software et a occupé depuis sept postes différents. Plus récemment, il a dirigé la division logiciels de Sun et a été promu au poste de directeur de l’exploitation en 2004.
La société a déclaré une perte nette de 217 millions de dollars pour le trimestre se terminant au 26 mars, à comparer aux 28 millions de dollars perdus sur la même période de l’année précédente . Ses recettes ont augmenté de 21 % en un an pour s’élever à 3,2 milliards de dollars. L’augmentation de ses ventes est principalement due aux acquisitions de SeeBeyond et StorageTek l’année dernière (voir édition du 28 juin 2005).
(Traduction d’un article de VNUnet.com en date du 25 avril 2006)