Que se passerait-il si toutes les protections livrées par la SDMI (Secure digital music initiative) aux hackers pour qu’ils tentent de les contourner avaient effectivement été « cassées » ? Au vu des réactions de ces derniers jours, l’affaire ferait grand bruit. Mais revenons à cette initiative. Au départ, la SDMI a placé en téléchargement sur son site des morceaux protégés par différentes technologies de watermarking, qui incorporent une « empreinte » dans le fichier. Ceux qui parviendraient à contourner les protections empocheraient 10 000 dollars (voir édition du 15 septembre 2000). Déjà, très rapidement, les réactions à ce concours ne se sont pas fait attendre et un appel au boycott a été lancé par la communauté « linuxienne » (voir édition du 19 septembre 2000). Pourtant la SDMI a déclaré avoir tout de même reçu 447 contributions. Leurs auteurs pouvaient les envoyer jusqu’au 8 octobre.
Or, dès le 12, nos confrères du magazine en ligne américain Salon affirmaient que les sécurités avaient toutes été « crackées » en citant trois sources anonymes internes à la SDMI. La réponse de l’organisation n’a pas tardé. Le lendemain, Leonardo Chiariglione, DG de la SDMI, réfutait les arguments de Janelle Brown, la journaliste de Salon, dans une interview accordée à Inside. « Quand une publication édite une telle diffamation anonyme, infondée et complètement fausse, je pense qu’elle mérite une réponse très dure », réagissait-il. Il a ajouté aussi que les résultats ne seraient pas connus avant le meeting de la SDMI en novembre [du 8 au 10, Ndlr].
L’ennui est qu’aujourd’hui, Janelle Brown réitère ses propos. Elle va même au-delà en publiant la réaction d’une de ses sources anonymes, qui confirme ses dires et apporte même de nouvelles précisions. La journaliste publie dans la foulée la nouvelle réaction de Leonardo Chiariglione, ainsi que celle d’un porte-parole de la RIAA (Recording industry association of America). L’association qui regroupe notamment les cinq Majors du disque est en effet mise en cause par la source anonyme. Selon cette personne, 2 des 3 « oreilles en or » – les spécialistes chargés de juger de la qualité sonore des morceaux dont la protection a été ôtée – seraient à la fois juge et parti puisque employés par des membres de la RIAA. Le DG de la SDMI, tout comme le porte-parole de la RIAA, démentent formellement. L’informateur de la journaliste de Salon a ajouté : « Je m’attends à ce que la SDMI continue à sauver la face au moins jusqu’au prochain meeting de novembre, mais pas beaucoup plus tard. »
Pour en savoir plus :
* L’article de Salon (en anglais)
* La SDMI
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