SeaBubbles veut lever 100 millions d’euros pour son « Uber des voies navigables »

« On a créé cette start-up il y a un peu plus d’un an. Elle est stable, elle vole parfaitement, donc on accélère ».

Ainsi Alain Thébault, cofondateur et principal dirigeant de SeaBubbles, aborde-t-il sa prochaine levée de fonds, d’un montant annoncé, au micro de BFM Business, à… 100 millions d’euros (Le Figaro évoque même 107 millions d’euros).

Un accord de principe pourrait être signé dans une ou deux semaines, mais la signature définitive n’interviendrait qu’à la rentrée, d’après La Tribune, qui précise que des investisseurs français et américains des secteurs du transport et de la tech s’impliquent.

SeaBubbles avait déjà officialisé une opération de financement ce mois-ci : 10 millions d’euros injectés par le fonds corporate MAIF Avenir, qui renouvelait là sa confiance après avoir mis 3 millions d’euros sur la table en début d’année.

La start-up, qui cherche à développer un service de taxis à la demande sur les voies navigables urbaines, en est au deuxième prototype de sa navette électrique, dont une présentation est prévue le mois prochain à l’occasion du salon Viva Technology.

Elle compte couvrir, avec l’ensemble de sa flotte, une cinquantaine de villes à travers le monde d’ici à 2024. À plus court terme, en l’occurrence fin 2018, l’objectif est d’établir une présence dans une dizaine de métropoles entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et les États-Unis, pour mener des expérimentations.

Le défi parisien

La technologie intégrée aux navettes (les « Bubbles ») était initialement exploitée avec l’Hydroptère, du nom d’un voilier dont Alain Thébault est à l’origine et qui avait notamment battu, en 2009, le record mondial de vitesse moyenne sur le mille nautique (50,17 nœuds).

Réduisant les traînées de 40 % selon SeaBubbles, elle permet de tourner intégralement à l’électrique, avec des stations de recharge qui stockent l’énergie produite par les cours d’eau. La levée de fonds sera consacrée pour partie à leur développement, avec éoliennes, panneaux solaires ou hydroliennes.

L’air qui passe sous les quatre ailes profilées situées sous la coque génère une portance qui soulève les navettes à partir de 10 km/h. Elles sont par là même qualifiées de « volantes ».

Pour la première expérimentation « terrain » prévue à Paris du 20 au 30 septembre prochains avec quatre « Bubbles » produites en Suisse dans les ateliers de Decision (à l’origine de l’avion solaire Solar Impulse), la vitesse sera limitée à 18 km/h

Reconnaissant le défi que représente la Seine avec relativement peu de courant et d’ensoleillement, Alain Thébault affirme que l’exploitation du service pourra se faire à plus de 50 km/h dans certaines villes.

Dans un premier temps, chaque navette accueillera un pilote et quatre passagers. Une application mobile permettra la réservation.

Les technologies de conduite autonome sont sur la feuille de route. Des discussions sont par ailleurs en cours avec Facebook pour faciliter les déplacements de ses employés entre San Francisco et le siège de Menlo Park. D’une heure et demie en voiture, le trajet pourrait être réduit à 45 minutes en passant par le réseau fluvial.

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