Pour SeaBubbles, levée de fonds rime avec ambition.
La start-up française, qui a développé des navettes électriques autour desquelles elle compte monter un service de transport urbain à la demande sur les voies navigables, se projette jusqu’à l’horizon 2024 et espère couvrir, à cette échéance, une cinquantaine de villes à travers le monde.
À plus court terme, en l’occurrence d’ici à fin 2018, il s’agira d’établir une présence dans une dizaine de métropoles entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et les États-Unis, pour y mener des expérimentations.
SeaBubbles n’en est effectivement qu’au stade du prototype, mis au point à La Ciotat (Bouches-du-Rhône).
L’entrée en phase de production devrait s’accélérer avec les 10 millions d’euros qu’injecte MAIF Avenir.
Le fonds corporate, que la mutuelle d’assurance avait créé en 2015 avec un portefeuille de 125 millions d’euros sur quatre ans, avait déjà officialisé, en début d’année, un investissement de 3 millions d’euros dans la jeune pousse, afin qu’elle renforce ses équipes, au sein desquelles on trouve d’anciens ingénieurs d’Airbus et du groupe Dassault.
Depuis lors, le développement d’un deuxième prototype a été enclenché. Une présentation est prévue le mois prochain à l’occasion du salon Viva Technology de Paris.
La Ville Lumière sera par ailleurs la première étape du PopUp Tour, destiné à mener des essais auprès du public. Les navettes devraient être mises en service pendant une quinzaine de jours sur la Seine, à la fin de l’été.
Pour ce PopUp Tour, SeaBubbles s’est entouré de pilotes possédant le permis de navigation en eaux intérieures. Mais les navettes autonomes sont déjà sur la feuille de route.
La start-up travaille aussi sur une nouvelle série de docks énergétiquement autonomes avec, en toile de fond, l’objectif de devenir « l’Uber des fleuves et des rivières »… en mode écolo.
La technologie dont les véhicules sont équipés réduit les traînées de l’ordre de 40 %, ce qui permet de tourner au 100 % électrique, comme Alain Thébault l’expliquait l’an dernier au Huffington Post.
Le cofondateur et principal dirigeant de SeaBubbles est à l’origine de la technologie en question, initialement exploitée avec l’Hydroptère, du nom d’un voilier qui a notamment battu, en 2009, le record mondial de vitesse moyenne sur le mille nautique (50,17 nœuds).
« On utilise le même système qui permet aux avions de voler. L’air qui passe au-dessus de l’aile génère une portance », explique Alain Thébault en référence aux quatre ailes profilées situées sous la coque et qui soulèvent les navettes.
La Ville de Paris n’exclurait pas, en fonction des résultats de l’expérimentation, de faire naviguer une centaine de ces « bulles volantes » que Parrot, Partech et Bpifrance avaient été les premiers à soutenir financièrement.
Crédit photo : SeaBubbles
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