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Sébastien Badault (Google) : « e-Pub : on trouve plus d’opportunités dans le mobile que dans le display »

(Update 06/01/11 voir page 2 et 3) C’est une première mondiale mais Google France aurait préféré éviter ce genre de publicité : à travers l’Autorité de la concurrence, la France considère Google en position dominante sur le marché de la publicité liée aux moteurs de recherche.

Malgré ce revers, Google France termine l’année 2010 sur fond d’effervescence avec des projets « e-pub » tous azimuts : « display » (affichage de bannières graphiques interactives), vidéo, mobile…

Interview de Sébastien Badault, directeur de la stratégie commerciale de Google France. Le premier directeur marketing

d’Amazon France n’a pas sa langue dans sa poche.

C’est la série des interviews « spécial sociétés Internet 10 ans » qui continue. En effet, en 2010, cela fait dix ans que la plate-forme de gestion de liens sponsorisés AdWords a été introduite par Google France…(interview réalisée le 21 décembre 2010).

ITespresso.fr : Mi-décembre, l’Autorité de la Concurrence a estimé que Google était en position dominante sur le marché de la publicité liée aux moteurs de recherche. Comment réagissez-vous ?
Sébastien Badault : Je reste assez surpris parce qu’en regardant le marché global de la publicité, le volet numérique en représente que 15%. Cela reste infime par rapport aux investissements globaux. Je pense que Google a donné plus d’opportunités pour les annonceurs et que nous parions d’abord sur la complémentarité des canaux plutôt que de les opposer.

ITespresso.fr : Contestez-vous l’analyse de marché réalisée par l’Autorité ?
Sébastien Badault : Nous ne la contestons pas. Ce que nous avons retenu, c’est que nous avons effectivement une position dominante mais qu’il n’y a pas un abus de cette position dominante. Nous avons 90% du marché du search en France. Mais, la réalité de l’Internet, c’est que la concurrence est à un clic. Nous avons juste développé une technologie qui fonctionne bien mais nous n’avons rien fait pour disposer d’une position plus forte. Le cas de la France n’est pas spécifique en Europe : Google dispose d’une part de marché supérieure dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Italie ou l’Espagne. Aux Etats-Unis, notre part de marché tourne autour de 65%.

ITespresso.fr : Au regard de cette position dominante, ressentez-vous le besoin de prendre des engagements pour clarifier la situation ?
Sébastien Badault : Nous devons être plus transparents dans les décisions que l’on prend. Mais, avec une limite, on ne peut pas fournir les secrets des algorithmes du moteur ou de publicité qui sont séparés. Sinon, cela risque de profiter à des gens malveillants. En revanche, si un déclassement survient parmi les annonceurs ou un changement se produit dans l’index naturel, il est important de fournir des explications sur les raisons de ces modifications. Il y a un vrai travail de communication à faire vis-à-vis du marché, de nos clients et de nos partenaires.

ITespresso.fr : Que pèse le pèse le search dans la publicité en ligne en France ?
(correction 06/01/11) Sébastien Badault : Cela représenterait environ 40% du marché. Selon le Syndicat des régies Internet, la publicité sur le moteur pèserait 800 millions d’euros (ce qui inclut Google mais aussi Yahoo et Bing) et 500 millions pour le display. Le reste passe par l’affiliation et l’e-mailing pour un marché global de deux milliards d’euros en France. Mais, selon une récente étude ZenithOptimédia, il y a une réssurgence du display. C’est un des axes stratégiques de Google. Dans le monde, le marché de la publicité en ligne s’élève à 61,8 milliards de dollars en 2010. Il pourrait passer à 91, 5 milliards de dollars d’ici 2013. Le display passerait de 20,9 milliards à 32 milliards sur cette période. Cela prend en compte les développements technologiques avec des capacités de cibler de manière plus fine (ciblage démographique et comportementale, par centre d’intérêt, par communauté…), les mesures (quel impact des investissements publicitaires? pourquoi la publicité devient un générateur de marge ?) avec des outils comme Google Analytics ou Convergent Optimizer (« un entonnoir pour chaque mot-clé », lancé courant 2010) et l’acceptabilité de la population des utilisateurs (respect de la vie privée, perception du ciblage…).

(lire la suite de l’interview page 2) : display, publicité comportementale, pub mobile…

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