Société Générale va expérimenter une carte bancaire avec un « cryptogramme dynamique« , en collaboration avec Oberthur Technologies.
Le groupe bancaire compte vulgariser auprès de sa clientèle grand public cette technologie qui a vocation à sécuriser davantage les achats réalisés sur Internet.
Concrètement, les 3 chiffres du cryptogramme sont remplacés par un petit écran intégré qui modifie automatiquement le code à chaque heure.
Société Générale exploite la solution OT Motion Code d’Oberthur Technologies (fournisseur de solutions pour « la sécurité digitale » en situation de mobilité), qui a vocation à lutter contre les campagnes de phishing (hameçonnage).
Avec cette carte nouvelle génération, le système de cryptogramme dynamique est censé disposer d’une autonomie de trois ans.
« Nous comptons déployer cette solution auprès de notre clientèle dans le courant du printemps 2016 », révèle Eric Groven, Directeur délégué de la banque de détail France pour Société Générale, lors d’un déjeuner presse organisé en début de semaine.
Et il faudra s’attendre à un « surcoût » en termes d’acquisition de la part du client SG, précise Philippe Marquetty, Directeur des moyens de paiements du groupe Société Générale, pour des raisons obscures en l’état actuel.
L’expérimentation et la nouvelle carte seront présentées à l’occasion du salon E-Commerce Paris qui se déroule la semaine prochaine.
Parallèlement, le groupe concurrent BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne) lance cet automne une initiative similaire de cryptogramme dynamique sur carte bancaire à partir de la même technologie d’Oberthur Technologies. Il avait organisé une démo dès le printemps.
Les banques ont-elles trouvé un vrai rempart à la fraude sur Internet ? Et contre le phishing en particulier ? Le phénomène demeure préoccupant.
Dans un récent focus sur les débits frauduleux sur compte bancaire, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales recense une hausse globale des cas d’informations bancaires dérobées :+ 67% en trois ans, 840 000 cas en 2013, « deux fois plus de victimes de débits frauduleux en quatre ans ».
34% des déclarants considèrent que la fraude est survenue dans le cadre d’un achat en ligne sur Internet et 7% par imitation (courrier /phishing/ par téléphone).
« La proportion élevée de victimes qui ignorent comment l’auteur a procédé pour obtenir ces informations, ainsi que l’hétérogénéité des réponses de celles qui disent le savoir, montrent bien que le phénomène des escroqueries bancaires, particulièrement celles commises par le biais d’Internet, évolue constamment et que les procédés utilisés par l’auteur demeurent difficiles à cerner et à mesurer notamment de la part des victimes », précise le rapport de l’ONDRP (rattaché à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice).
(Crédit photo : Société Générale)
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