Utilisateurs d’appareils Bluetooth, assurez-vous de bien installer les mises à jour que proposent les fabricants.
Le Bluetooth SIG (organisme qui supervise l’élaboration des normes Bluetooth) émet cette recommandation dans une alerte de sécurité publiée la semaine dernière.
L’alerte en question est relative à la faille CVE-2019-9506, sur laquelle des chercheurs de l’université d’Oxford sont revenus récemment lors d’une conférence USENIX.
La vulnérabilité affecte l’implémentation « traditionnelle » du Bluetooth : le BR / EDR (Basic Rate / Enhanced Data Rate), aussi appelé Bluetooth Classic.
Elle peut permettre d’affaiblir le niveau de sécurité des connexions entre appareils.
La longueur des clés, exprimée en octets, est négociée « au vol », au niveau des puces Bluetooth intégrées aux appareils.
Ni chiffrée, ni authentifiée, la procédure est invisible tant pour les utilisateurs que pour les applications.
Ses spécifications n’imposent pas de longueur minimale pour la clé. Un tiers peut donc faire en sorte de la limiter à un seul octet. Par exemple en exploitant la faille CVE-2019-9506.
Les chercheurs font remarquer que la vérification des clés n’est pas obligatoire. Aussi n’est-elle généralement pas implémentée, tout du moins au niveau des puces Bluetooth.
Une solution pourrait, d’après eux, consister à intégrer cette vérification au niveau de la couche applicative. Alternative : imposer, au niveau des puces, une longueur minimale de clé.
La faille a été testée avec succès sur une quinzaine de puces* (Apple, Broadcom, Intel, Qualcomm). Elle peut être rendue persistante en attaquant le firmware des appareils ciblés. Elle est susceptible d’engendrer l’interception de nombreuses données : signaux audio, frappe clavier, trafic web en cas de partage de connexion…
Le Bluetooth affirme ne pas avoir connaissance d’un cas d’exploitation malveillante. Il a mis à jour les spécifications du Bluetooth pour recommander une longueur de clé minimale de 7 octets sur les connexions BR / EDR.
* Des puces intégrées notamment dans les Samsung Galaxy S9 (Snapdragon 845) et Google Pixel 2 (Snapdragon 835), des Raspberry Pi (BCM43438) et des PC portables Lenovo ThinkPad (Intel 8265, Centrino 6205). Les chercheurs se sont aidés du logiciel open source Ubertooth.
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