Sécurité IT : la Suisse aussi a cédé à la tentation du logiciel espion
L’Etat allemand est passé aux aveux la semaine passée. A leur tour, les autorités suisses reconnaissent avoir eu recours à un logiciel d’espionnage pour élucider certaines affaires criminelles.
La Suisse reconnaît, à l’instar du gouvernement allemand, avoir fait usage d’un logiciel d’espionnage, un cheval de Troie mis en jeu depuis 2009 dans le cadre de diverses affaires criminelles.
Vraisemblablement déployé pour le compte du département fédéral de justice et de police (DFPJ), ce malware dont le nom reste inconnu aurait contribué au décryptage de contenus codés par les malfaiteurs.
Porte-parole du DFPJ, Guido Balmer évoque toutefois un concours restreint à l’enregistrement de conversations par IP, « pour des affaires criminelles graves« .
Il se murmure que l’éditeur allemand Digitask, déjà incriminé sur son propre territoire depuis la semaine dernière, aurait mis la main à la pâte pour délivrer au gouvernement suisse cette solution que condamne le fragile socle législatif en vigueur.
L’IT Journal s’en fait l’écho et rappelle qu’outre-Rhin, les pirates du Chaos Computer Club ont récemment révélé au grand jour un artifice similaire qui aurait rendu de fiers services aux forces de police sur place.
Dénommé Bundestrojaner ou R2D2, ce keylogger (enregistrement de la frappe au clavier) aurait également réalisé de multiples captures d’écran auxquelles se serait adjointe une prise de contrôle à distance des machines infectées.
A Berlin, les témoignages accablants se sont multipliés jusqu’à ce que le Bundestag en confesse la véracité. Une réaction similaire est attendue en Suisse.
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