Sécurité IT : les fichiers de raccourci Windows jouent un mauvais tour à Microsoft
Une faille dans les fichiers de raccourci de Windows inquiète Microsoft. Elle peut être exploitée par un agent malveillant à travers des lecteurs amovibles type clé USB.
Le 16 juillet, Microsoft a émis un bulletin d’avertissement concernant une faille jugée sensible dans le composant Windows Shell du nom de l’interface graphique utilisateur de ses OS (Microsoft Security Advisory 2286198).
Elle peut servir de levier pour une prise de contrôle à distance d’un ordinateur à l’insu de son utilisateur légitime.
Cette vulnérabilité concerne la plupart des environnements Windows (Vista, XP) mais aussi Windows Server (2003 et 2008).
Plus gênant, Windows XP Service Pack 2 (SP2) est également concerné mais Microsoft a stoppé le support et les correctifs sur la version de cet OS depuis le 13 juillet dernier.
C’est une vulnérabilité logée dans les fichiers de raccourci de Windows qui est au cœur de l’alerte Microsoft. Elle est vraisemblablement exploitée à travers des lecteurs amovibles type clé USB.
Selon l’analyse de Gdata (solution anti-virus), les attaques pourraient s’appuyer sur le malware qui fait partie de la famille Win32.Worm.Stuxnet.A.
Ver et rootkit à la fois, l’agent malveillant peut se propager sous la forme d’une vulnérabilité 0-Day (se dit d’une attaque ayant lieu le jour même de la divulgation de la faille qu’elle exploite).
« Sans anti-virus, Windows peut être dupé dans l’exécution du code malveillant (un DLL) car le malware se camoufle dans un fichier de raccourci (.LNK) », analyse G Data. « Le problème est que le Shell de Windows n’analyse pas le raccourci avant que le graphisme ne soit chargé. Le code malveillant s’exécute alors sans qu’il soit nécessaire de cliquer sur le raccourci ! »
Toujours selon G Data, il existe d’autres vecteurs potentiels comme les partages réseau et les partages WebDAV.
Pour limiter les risques, Microsoft recommande aux administrateurs plusieurs solutions : désactiver l’Autorun de Windows, favoriser l’usage des comptes à droits limités, bloquer les connexions SMB sur le pare-feu pour réduire le risque de partage de fichiers, désactiver l’affichage des raccourcis et le service WebClient.
Néanmoins, Microsoft se veut rassurant : « seules des attaques limitées et ciblées ont été repérées », assure Dave Forstrom, Directeur marketing du Microsoft Security Response Center.
L’éditeur de Windows indique qu’il travaille avec le réseau MAP composés d’éditeurs tiers pour trouver une solution concertée. Mais ne précise pas d’échéance pour la fourniture d’un patch.