Selon le quotidien allemand Bild, un ordinateur de la chancelière Angela Merkel a été touché par l’attaque informatique qui a ciblé le Bundestag en mai dernier.
Basé sur des sources anonymes, l’article du quotidien allemand affirme que l’attaque, qui a réussi à pénétrer le réseau de la chambre basse du Parlement pendant plusieurs semaines, aurait notamment infecté un ordinateur appartenant à la chancelière, élue depuis 1990 d’une circonscription située dans le nord du pays.
L’ordinateur d’Angela Merkel faisait, selon Bild, partie des premiers infectés par le cheval de Troie employé par les hackers. Mais nos confrères n’ont pu obtenir de confirmation formelle de l’attaque ciblant la machine de la dirigeante allemande.
Un membre du parti conservateur de la chancelière – la CDU – se contentant d’indiquer « ne pouvoir ni démentir ni confirmer » ces informations. De même, Bild n’a pas pu obtenir d’informations concernant un éventuel vol de données sur le PC d’Angela Merkel.
Par contre, le quotidien affirme que les hackers ont utilisé le nom de la chancelière pour envoyer des mails renfermant des liens infectieux, rapporte Silicon.fr. Et que les services du Bundestag ont averti les députés allemands des risques que comportent ces faux courriels.
Bild assure que le cheval de Troie exploité par les hackers était encore présent vendredi dernier sur 15 ordinateurs reliés au réseau du Bundestag.
La veille, le président de cette chambre, Norbert Lammert, assurait pourtant que, depuis deux semaines, les services de sécurité n’avaient plus constaté de fuites de données émanant du Bundestag, précisant toutefois que cela ne signifiait pas qu’elles avaient été stoppées. Un pas de deux qui dit bien toute l’incertitude dans laquelle est toujours plongé le Parlement allemand.
Depuis le début du mois de mai, ses services informatiques ont en effet toutes les peines du monde à contenir les attaques souvent attribuées à des pirates russes.
Au point que, selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, le BSI, l’équivalent de l’Anssi outre-Rhin, aurait fait appel à une aide extérieure pour venir à bout de ce fléau. Les services informatiques du Bundestag envisageraient également de réinstaller totalement le réseau informatique au moment des vacances parlementaires, en juillet.
Même s’il reste difficile de savoir qui se cache réellement derrière cette campagne d’exfiltration de données, la Russie est souvent pointée du doigt. La sophistication de l’attaque plaide pour l’implication directe d’un Etat ou de ses services de renseignement.
De façon ironique, le Bundestag a voté le 12 juin dernier une loi visant à renforcer la sécurité informatique des grandes entreprises.
Le BSI affirme que, dans le courant de 2014, le gouvernement allemand a été victime en moyenne de 20 attaques par jour, dont une pilotée par un service de renseignement étranger.
En janvier, les sites d’Angela Merkel, de la Chancellerie et du Bundestag avaient déjà été piratés, une action revendiquée par des hackers russes.
Rappelons que, en octobre 2013, The Guardian avait révélé que le téléphone mobile de la Chancelière allemande avait été espionné par la NSA américaine.
Depuis, Angela Merkel a troqué son iPhone pour un BlackBerry renforcé par une solution de cryptage de l’entreprise allemande Secusmart (racheté depuis par Blackberry).
Crédit image : 360b – Shutterstock.com
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