Engagé dans une révision stratégique de ses activités, Symantec poursuit un double objectif de réduction des coûts et de rentabilisation de ses actifs.
Même si l’éditeur de solutions de sécurité n’affiche pas de résultats alarmants, il remet son positionnement en question.
Tout particulièrement sur le segment grand public (30% du chiffre d’affaires), que cannibalisent désormais des antivirus gratuits parfois même adoptés au sein des petites entreprises.
Des éditeurs de solutions de protection des ordinateurs comme AVG ou Avast veulent percer dans le segment TPE – PME avec des offres « freemium » (mi-gratuites mi-payantes)
Dans ce contexte, Symantec donne plusieurs visages à sa restructuration : ligne de produits redessinée et révision du modèle de distribution, réorganisation en interne avec des licenciements et un bouleversement dans le top management.
En revanche, aucune cession d’actifs n’est au programme, au sortir d’un trimestre conclu sur un chiffre d’affaires en hausse de 4% sur un an, à 1,79 milliard de dollars (1,34 milliard d’euros).
Il s’en dégage un bénéfice net de 313 millions de dollars, soit 45 centimes par action. La marge brute s’élève à 25,6%, en recul annuel de 0,6 point.
Malgré ces résultats en légère progression, le CEO Steve Bennett a décelé des brèches dans la forteresse Symantec. Il prône, en première instance, une rationalisation de l’organigramme.
« Trop de postes à responsabilité, avec de nombreux chefs d’équipe qui gèrent moins de 5 employés, cela nuit à la communication au sein de l’entreprise« , a confié le dirigeant à Reuters.
Une coupe sombre est à prévoir : Fox Business évoque un millier de postes supprimés dans un effectif qui compte quelque 20 000 collaborateurs.
Pour l’heure, on assiste à un remaniement dans les hautes sphères.
La présidence revient à Dan Schulman, membre du conseil d’administration depuis l’an 2000.
Tandis que Steve Bennett se concentrera sur sa fonction de CEO pour chapeauter le développement de la société.
Autre manoeuvre destinée à conserver la confiance des actionnaires, Symantec instaure un programme de rémunération trimestrielle, en numéraire.
Le premier versement interviendra en juin, indexé sur la valeur du titre au 22 janvier 2013 (20,86 dollars).
Enfin, un programme de rachat d’actions à hauteur d’un milliard de dollars s’échelonnera sur l’exercice fiscal 2014.
La stratégie implique également une fusion de certaines activités, pour en constituer, à terme, une dizaine. Certaines solutions minoritaires au catalogue – typiquement, le stockage – devraient passer à la trappe.
La direction se donne par ailleurs jusqu’à deux ans pour monter des synergies entre son offre actuelle et les actifs hérités des rachats de sociétés.
Aussi, les investissements en R&D et marketing vont prendre de l’importance. Symantec accentuera en parallèle sa présence commerciale sur la Toile.
Une volonté de cohérence qui fait écho au rachat de Veritas. Réalisée en 2004, cette acquisition chiffrée à 13,5 milliards de dollars n’a pas donné entière satisfaction, notamment en termes d’intégration des produits.
Les dirigeants qui se succèdent depuis lors à la tête du groupe en portent le fardeau.
Dernier en date au top management, Enrique Salem, démis de ses fonctions en juillet dernier et remplacé par Steve Bennett.
A lire en complément : interview Laurent Heslault (Symantec) : « Prendre conscience des vrais problèmes du cloud » (Silicon.fr, 21/01/13)
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