Les technologies sont aussi mises à contribution pour améliorer la sécurité routière. Entre prévention et sanction…
La situation reste préoccupante : entre janvier et août, le nombre de personnes tuées est en augmentation de 4,6% par rapport à la même période de l’année précédente.
Le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle série de mesures alors qu’un plan en 26 mesures avait déjà été exposé en janvier (dont 19 mises en œuvre).
Dans la trentaine de mesures complémentaires dévoilées ce matin (2 octobre) figurent l’implémentation d’une nouvelle vague de radars, des dispositifs-leurres mais aussi des pistes technologiques.
Comme le recours aux drones. A ce stade, on parle d’expérimentation avec ces engins volants.
Cela constituerait une alternative au recours (coûteux) à l’hélicoptère pour surveiller les infractions commises sur les routes comme le non-respect des distances de sécurité ou les dépassements dangereux.
Les drones pourraient signaleraient les infractions à des motards, connectés, qui verbaliseraient les conducteurs, dans le scénario avancé par Le Monde.
Déjà, en octobre 2014, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait évoqué « un éventuel cadre réglementaire » pour l’utilisation de drones afin d’assister les forces de sécurité (avec un budget de 108 millions pour équiper police et gendarmerie à la clé).
Il avait assisté à une démo d’un drone dans le cadre d’une opération de maintien de l’ordre par les gendarmes. Mais l’angle de la sécurité routière n’avait pas été abordé.
Dans ses mesures réactualisées pour se prémunir des dangers sur la route, le gouvernement évoque aussi des tests d’usage de systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation pour lutter contre le défaut d’assurance des véhicules.
Pour les contrevenants étrangers lors de leur passage sur nos routes, l’exécutif songe à un « permis à points virtuel » reprenant le principe du permis de conduire à points français.
On peut se demander quelle serait la valeur juridique d’un tel système en cas de constatation d’infraction. Il faudrait que les autres pays de l’UE adoptent une reconnaissance mutuelle entre Etats membres du retrait des points et des permis de conduire.
L’open data a également été évoqué pour constituer d’ici deux ans un registre d’Etat des vitesses maximales autorisées qui serait réactualisé en permanence.
Objectif : s’assurer que tous les systèmes disponibles sur le marché (GPS inclus ou non dans des téléphones) peuvent informer les conducteurs des vitesses admises sur route et de leur respect.
Les éditeurs ou fabricants de terminaux embarqués ou mobiles pourraient piocher des jeux de données dans cette base nationale.
Se dirigerait-on vers de l’open innovation au nom de la sécurité sur la route ? Le gouvernement songe à nouer des partenariats de long terme avec « les sociétés qui par leur activité peuvent concourir à la sécurité routière » (aide à la navigation, téléphonie mobile…).
Dans le sens de la diffusion de l’information, le gouvernement compte créer un site internet du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) afin de mieux sensibiliser le public aux enjeux. Il pourrait par exemple servir à prévenir la population d’un fléau intarissable: les pratiques addictives et à l’utilisation du téléphone portable au volant.
Enfin, le gouvernement insiste sur sa volonté de convaincre les autres pays des états membres de renforcer les obligations associées aux technologies de sécurité embarquées.
Dans le dossier de presse, on parle de surveillance des angles morts, dispositifs de freinage d’urgence et systèmes de détection de la dérive de la trajectoire, système visuel et sonore de bouclage de la ceinture sur toutes les places assises, ergonomie des postes de conduite et lutte contre les facteurs de distraction que sont, par exemple, les écrans ou les téléphones…
(Shutterstock.com – Droit d’auteur : sdecoret)
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