Avec près de 200 000 euros collectés, Olivier Ezratty la mentionnait, dans son guide 2016 des start-up high-tech, au rang des « belles levées réussies » sur Kickstarter pour des projets français : bientôt deux ans après le terme de la campagne, Sensorwake récidive, mais sans emprunter la voie du crowdfunding.
Le fabricant suisse d’arômes et de parfums Givaudan, qui l’a accompagnée dans l’industrialisation de son « réveil olfactif », prend une participation minoritaire dans le cadre d’un tour de table de 1,6 million d’euros auquel participe aussi BNP Paribas Développement.
La société de capital-risque FaDiese et le fonds d’amorçage Pays de la Loire Participations (géré par Siparex) se joignent également à l’opération, qui doit permettre à l’entreprise nantaise d’élargir le périmètre de vente de son produit, écoulé à 15 000 exemplaires depuis son lancement commercial en septembre dernier.
Après la France, l’Allemagne, l’Angleterre et le Benelux, le cap est mis sur l’Asie, avec le Japon et la Corée du Sud sur la feuille de route pour les prochaines semaines, selon L’Usine Digitale.
Pour l’heure, la start-up est à la Foire de Paris, où elle présente son réveille-matin diffuseur de parfums, distingué au CES 2016 par le Prix de l’innovation.
Pour Guillaume Rolland, à l’origine du concept, les choses s’étaient véritablement accélérées en 2014, lorsque Google l’avait sélectionné parmi les 15 finalistes de son Science Fair, concours scientifique et technologique international pour les 13-18 ans. S’était ensuivi un accompagnement par le groupe Internet.
À son retour en France, Guillaume Rolland avait prospecté l’écosystème entrepreneurial nantais… et rencontré celui qui allait devenir son associé, prenant en charge le développement business : Ivan Skybyk, trentenaire, diplômé des Mines.
Lancée dans la foulée, la campagne Kickstarter avait entraîné « plus de 500 demandes de fournisseurs et distributeurs ».
Le premier prix, pour les investisseurs les plus « précoces », était alors fixé à 69 dollars. Il est aujourd’hui, en France, de 99 euros TTC, chez des détaillants comme Boulanger, Fnac-Darty et Nature et Découvertes.
Croissant, expresso, chocolat, menthe, herbe coupée, bord de mer, pain grillé… Sensorwake met en avant la capacité du cerveau à répondre à la perception des odeurs, présentée comme une méthode « plus douce » que le son, la lumière ou les vibrations, même progressifs.
Guillaume Rolland, qui dit avoir déposé à 13 ans son premier brevet pour un bras robotisé optimisant l’infusion du thé*, a décliné le concept avec Oria, objet connecté qui doit faciliter l’endormissement et améliorer le sommeil. Commercialisation prévue d’ici à la fin de l’année.
Un autre produit basé sur la diffusion de parfums devrait être présenté en 2017, mais pour le compte d’une marque existante.
* À La Tribune, Guillaume Rolland mentionnait également une machine développée chez les scouts pour transmettre en morse et par des signaux lumineux un texte tapé en français. À EcoRéseau, il évoquait la genèse du projet : des discussions avec son père, directeur d’une maison de retraite, au sujet des soucis des personnes âgées malentendantes.
Crédit photos : Sensorwake
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