Serveurs : le marché européen au ralenti comme sur les clients légers
IDC constate que les ventes de clients légers en EMEA ont décliné au 2e trimestre. Même réflexion pour les serveurs, malgré la bonne tenue de l’offre x86.
Au 2e trimestre 2015, l’horizon s’est assombri en région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) sur le marché des serveurs… Et les clients légers se portent encore moins bien.
C’est le principal enseignement à tirer de deux études IDC publiées à quelques jours d’intervalle.
Sur le volet serveurs, le cabinet américain spécialisé dans les études de marché relève un quatrième trimestre consécutif de recul : – 4,5 % d’une année sur l’autre en volumes de livraisons (525 000 unités) et – 2,5 % pour la valeur globale dégagée (3,1 milliards de dollars).
Dans la lignée du trimestre précédent (même CA pour environ 475 000 serveurs livrés), la baisse des revenus est limitée par la tendance des entreprises à acquérir des configurations plus haut de gamme. Les prix de vente moyens augmentent par ailleurs, essentiellement sous l’impulsion des vendeurs de serveurs x86. Lesquels devront toutefois, au fil des mois, justifier cette augmentation avec des fonctionnalités concrètes.
Les prix sont plus stables sur le segment non-X86. Et cela se ressent sur le chiffre d’affaires : 569,4 millions de dollars, c’est -8,4 % sur un an. On notera cependant que le repli est moins sensibles que lors des derniers pointages trimestriels.
Les mainframes CISC (dotées de microprocesseurs à jeux d’instructions étendu) progressent de 9,2 % en valeur par rapport à la même période il y a un an. C’est moins reluisant pour les systèmes RISC (opposée à CISC ; – 20,1 %) et EPIC (- 28 %).
Une vague de renouvellements autour de l’offre IBM System 12 lancée début 2015 a porté, dans une moindre mesure, les ventes sur le segment mainframe. A ne pas négliger : l’usage croissant de Linux, entre autres dans le cadre de projets big data.
Lenovo monte en puissance
La partie x86 est plutôt dynamisée par des projets universitaires et d’institut météorologiques dans le calcul haute performance. Si le format blade reste populaire pour les configurations avancées en Europe de l’Ouest, le seul segment en progression est celui des racks. Le net recul des ventes en Europe centrale et de l’Est (- 22,8 %, à 272,02 millions de dollars) est tout juste compensé par une croissance en région Moyen-Orient – Afrique : + 1,9 % de CA, à 382,44 millions de dollars, essentiellement grâce à l’Afrique du Sud et à la Turquie.
Au classement des constructeurs, Lenovo fait un bond en avant, grâce au rachat des serveurs x86 d’IBM : de 7 millions de CA au 2e trimestre 2014 (0,2 % du marché), le groupe chinois passe à 229 millions de dollars (7,4 % de part de marché).
C’est mieux que Cisco (+ 7,6 %, à 152 millions de dollars, soit 5,3 % du marché), mais moins bien que HP, qui garde les rênes à 1,126 milliard de dollars (3,4 %, pour 35 % de part de marché). Suivent Dell (17 % du marché, à 229 millions de dollars) et IBM, dont la part baisse « mécaniquement » (- 37,4 %, à 439 millions de dollars, soit 14,1 % du marché).
Concernant les clients légers, IDC note un déclin en volume pour le troisième trimestre consécutif : – 17,7 % sur un an, à 392 000 unités. Le recul est encore plus marqué en Europe de l’Ouest : – 19,2 %, soit plus que les pics enregistrés en 2009 pendant la crise financière.
Pour IDC, cette tendance des entreprises à différer les achats (ou les renouvellements) s’explique par la situation économique dans l’eurozone. La baisse du cours de la monnaie unique face au dollar a entraîné une hausse des prix, retardant le retour à la croissance pourtant prévu initialement pour ce trimestre.
Le ralentissement devrait être encore plus brusque en Europe centrale et de l’Est, la Russie (50 % du marché en volume) étant minée par les fluctuations du cours du rouble, qui entraîne un effet d’attente chez les importateurs de clients légers.
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