Hewlett-Packard vient d’annoncer la nouvelle cartouche ProLiant m400, équipée d’une puce 64 bits à technologie ARM et destinée à sa gamme de serveurs du projet Moonshot.
Initialement, Calxeda et Applied Micro devaient équiper les serveurs Moonshot en puces ARM. Le SoC X-Gene1 d’Applied Micro sera finalement le seul embarqué dans le premier serveur Moonshot doté d’une puce ARM 64 bits, Calxeda ayant mis la clef sous la porte depuis lors. Exploitant le nouveau jeu d’instructions ARMv8 d’ARM, le X-Gene1 intègre 8 coeurs cadencés jusqu’à 2,4 GHz et est épaulé par un maximum de 64 Go de mémoire vive DDR3.
La cartouche est également équipée de mémoire de stockage au format M.2 de 120 à 480 Go et d’une interface 10 Gigabit Ethernet. Applied Micro propose déjà des échantillons de la puce X-Gene2, nom de code « Shadowcat », gravée en 28 nm et dotée de 8 à 16 coeurs cadencés entre 2,4 et 2,8 GHz. Elle sera suivie de la X-Gene-3 « Skylark » gravée en 16 nm avec utilisation de transistors FinFET et une fréquence pouvant atteindre les 3 GHz. Une feuille de route qui augure d’une montée en puissance prochaine pour cette nouvelle cartouche ProLiant m400.
Dans le même laps de temps, HP a dévoilé sa nouvelle cartouche ProLiant m800 équipée du SoC 66AK2H de Texas Instruments, qui regroupe un processeur 32 bits à quatre coeurs Cortex-A15 cadencés jusqu’à 1 GHz et un DSP à 8 coeurs C66x. PayPal utilise le serveur HP ProLiant m800 dans son projet Systems Intelligence.
Dans les deux cas, il s’agit de nouvelles générations de serveurs à basse consommation d’énergie destinés à des usages Web et cloud. De tels serveurs traitent de vastes quantités de données via des opérations ne nécessitant pas de grande puissance de calcul. HP répond ainsi à certaines problématiques des data centers en réduisant la consommation d’énergie et l’encombrement, tout en minimisant les coûts par rapport à des serveurs traditionnels.
Plus globalement, l’offre Moonshot s’inscrit dans l’explosion des usages Web (qui se traduisent par des requêtes simultanées de millions de terminaux mobiles) et l’essor des services en mode cloud. « Je ne dirais pas que c’est un produit de niche« , déclare Paul Santeler, vice-président et directeur général en charge de Moonshot. « Mais le marché est en train d’apprendre comment utiliser cette chose« . Une « chose » qui pourrait également intéresser les institutions financières et les centres de recherche, dans une philosophie s’accommodant logiquement des puces à technologie ARM. Dell suit la même voie avec les projets « Copper » et « Zinc ».
De son côté, Intel n’est pas en reste et a pris la mesure du danger potentiel que représente ARM dans un secteur que la société domine outrageusement. La riposte s’appelle Avoton avec le SoC C2000 lancé l’an passé et équipant la cartouche ProLiant m300 (mais qui ne peut être associé qu’à un maximum de 32 Go de mémoire vive par SoC). La feuille de route d’Intel passera ensuite par les puces Denverton gravées en 14 nm.
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