La fin de l’interdiction d’utiliser son téléphone mobile en plein vol est levée. Du moins partiellement. Tout dépend des vols et des compagnies aériennes. En décembre 2007, Air France-KLM s’est associé à OnAir (une filiale du groupe aéronautique Airbus et Sita (fournisseur de solutions IT pour l’industrie du transport) pour lancer la première offre mondiale de services de communication mobile dans les avions.
Les passagers de l’Airbus A318 peuvent ainsi envoyer et recevoir des SMS, des MMS, et des e-mails mais aussi depuis le mois d’avril, passer des communications téléphoniques pendant un vol. Cet usage n’est possible actuellement en vol qu’à partir de 3000 mètres d’altitude (10 000 pieds).
Fort de cette référence, OnAir a monté une offre de téléphonie mobile à destination des compagnies aériennes (Mobile OnAir).
Avec l’altitude, les technologies « mobiles » s’ancrent dans une chaîne de transmission particulière : outil embarqués (comme le On Board System, une technologie de station-relais d’Airbus), utilisation d’un relais satellite (Inmarsat) et terrestre (pour joindre la plate-forme de l’opérateur mobile).
Le passager est un roamer
Les revenus, générés par un passager qui utilise son mobile son PDA ou son PC portable à bord (pour une connexion Internet), sont ensuite répartis en fonction des acteurs de la chaîne : fournisseurs de bande passante satellite, opérateurs d’interconnexion, partenaires business et les compagnies aériennes.
Au départ, un passager est rattaché à un opérateur mobile mais il est considéré comme un « roamer » sur le réseau OnAir. Lorsqu’un client emprunte temporairement un autre réseau mobile, son opérateur d’origine va payer des coûts de roaming.
On pourrait faire une comparaison avec les chemins de fer : pour un trajet Paris-Madrid, l’usager ne paie rien à la compagnie ferroviaire espagnole. Tout est réglé du côté des chemins de fer français mais les deux sociétés ajustent leurs comptes ensuite.
C’est ici que Highdeal, éditeur de logiciels de tarifications et de valorisation d’origine française, intervient : son outil Highdeal Transactive va permettre de calculer les pourcentages et la gestion du commissionnement des compagnies aériennes.
Highdeal prend également en charge la facturation des services data (les services Internet mobile comme l’accès au webmail). Pour l’intégration de son outil dans le système d’information d’OnAir, l’éditeur collabore avec le groupe intégrateur Bull. Celui-ci vient aussi en renfort sur d’autres pans de services IT (support des processus métier critique, business intelligence…).
La société cliente garde la main sur son business model
« Highdeal Transactive n’est toutefois pas seulement un outil de ‘billing’, explique Isabelle Roussin, en qualité d’executive vice president chez Highdeal. « Il sert à gérer la chaîne de valeur et le partage de revenus de manière évolutive, donnant à la compagnie le choix de développer son ‘business
model’ qui reste ouvert ».
La companie cliente reste libre de la manière de facturer au final. « L’une choisira par exemple la gratuité pour le client final au terme de points de fidélité accumulés, l’autre la gratuité grâce à la présence de sponsors, etc. »
Le « proof of concept » remonte au début de l’année 2007 avec OnAir. Après un test sur six mois, la solution Highdeal Transactive a été définitivement retenue. « OnAir recherchait une solution globale de tarification de services », explique Isabelle Roussin.
La première porte sur Mobile OnAir (gestion des appels vocaux, envoi réception-émission de SMS-MMS), la seconde pour l’accès Internet dans le cadre d’usages webmail ou webchat et la troisième pour des applications tierces pour le divertissement.
Les télécoms, un vivier de business de Highdeal |
Highdeal, une spin-off de France Télécom dont la création remonte à 2000, est dirigée par Eric Pillevesse. La société est présente dans une cinquantaine de pays à travers le monde et employant 100 salariés répartis entre Paris, Caen, New York Londres, Francfort et Stockholm. Son effectif a doublé par rapport à janvier 2006. C’est à Caen (Calvados) que se situe son principal centre de R&D (qui emploie une quarantaine de salariés). Profitable depuis 2005, sa croissance annuelle est supérieure à 30 %. Son chiffre d’affaires 2007 s’établit à 11,7 millions d’euros (9,4 millions d’euros en 2006). 80% de ce CA est actuellement réalisé sur le secteur des télécommunications et 20% dans les secteurs de la finance et du transport. |
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