SFR : Altice monte dans le capital, la grogne sociale perdure

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Altice parvient à monter encore dans le capital de SFR, hors marché. Sur le front social, la situation demeure tendue.

Altice vient de procéder au rachat de 5,21% du capital de sa filiale française SFR dans le cadre d’une transaction hors marché. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté du groupe télécoms-médias Altice (propriété de Patrick Drahi) de parvenir à un contrôle total de l’opérateur français (ou au moins 95%).

Selon le communiqué financier, Altice détiendra « directement et indirectement » 82,94% du capital et 82,93% des droits de vote de SFR Group. Cet achat groupé d’actions s’est effectué sur un ratio d’échange de huit nouvelles actions ordinaires Altice NV (catégorie A, cotées à Amsterdam) pour cinq actions SFR Group.

Une manœuvre pour monter encore un peu plus dans le capital de l’opérateur français. Alors qu’au début du mois, l’Autorité des Marchés Financiers a déclaré « non conforme » l’offre publique d’échanges d’Altice sur SFR (la parité d’échange était similaire : 8 Altice pour 5 SFR). Le groupe Altice a fait appel.

En récupérant le contrôle quasi-absolu de SFR, Patrick Drahi pourrait extraire l’opérateur de la Bourse afin de « simplifier la structure capitalistique et renforcer la flexibilité organisationnelle » de son groupe Altice.

Social : l’externalisation des centres d’appels passe mal

Ces mouvements de capital interviennent sur fond de grogne des salariés chez SFR. Selon Silicon.fr, la CFDT et l’UNSA ont organisé hier une grève pour protester contre la politique d’externalisation (en particulier des centres d’appels) en évoquant une trahison des engagements pris par la direction de l’opérateur.

Mais il est difficile de parler d’unité syndicale depuis que ces deux branches – majoritaires au sein du groupe télécoms – ont signé l’accord « New Deal » en août et visant à encadrer le grand plan de restructuration (suppression de 5000 postes, soit un tiers de l’effectif, d’ici mi-2019).

De son côté, la CGT réitère un appel à la grève pour jeudi prochain (20 octobre) après avoir déjà mené un mouvement de contestation début septembre.

Sur le front de la justice, ça bouge également. Le greffe du TGI de Pars a validé la plainte déposée début septembre par la CFE-CGC pour escroquerie à l’encontre de SFR.

La formation syndicale entend dénoncer le présumé non-respect d’un accord sur la préservation des emplois signé en 2014 sur fond de transaction entre le duo Numericable/Altice et Vivendi pour acquérir SFR.

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