Au sortir d’une année 2017 avec moins de 200 000 recrutements nets dans le mobile et la perte de 170 000 clients sur l’Internet fixe, SFR prend change sa stratégie de convergence : place à une désolidarisation des tuyaux et des contenus.
Sport, cinéma, presse : tout est concerné, avec l’objectif de dégager un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur l’offre média du groupe.
Pour faciliter la distribution du bouquet sport chez d’autres opérateurs, y compris sur satellite, la marque SFR Sport va disparaître. Adoptée en 2016 parallèlement à l’acquisition des droits pour la Premier League (championnat anglais), elle deviendra RMC Sport, au mois d’août, lorsque débutera la nouvelle campagne européenne.
Les clients SFR devront débourser 5 euros TTC par mois pour accéder à ce pack qui comprendra aussi, entre autres, la Jeep Elite (ex-Pro A de basket-ball). Pour les autres, il faudra compter 15 euros par mois.
Alain Weill ne s’en cache pas : il en va d’une nécessité de monétiser des contenus acquis au prix d’investissements significatifs. En l’occurrence, quelque 100 millions d’euros pour les droits de diffusion de la Premier League et plus de 350 millions d’euros pour les coupes d’Europe.
La formule ciné-séries, qui inclut notamment la plate-forme VoD SFR Play et la chaîne Altice Studio lancée à la rentrée 2017, fera elle aussi l’objet d’une séparation, avec un tarif à 4 euros par mois pour les clients de l’opérateur (10 euros sinon).
Ça bouge aussi au niveau du kiosque numérique SFR Presse, qui réunit 80 titres pour « 180 000 téléchargements par jour ». Il restera inclus sans surcoût pour les abonnés actuels (tous les forfaits fixes et mobiles sauf le Starter 2 h 100 Mo), mais deviendra payant (« moins de 10 euros ») pour les nouveaux.
SFR impute pour partie ce changement de modèle économique à la « nouvelle fiscalité » en vigueur depuis le 1er mars 2018. Le gouvernement est intervenu pour mettre un terme à une pratique qui s’était répandue chez les opérateurs : intégrer un kiosque numérique dans leurs offres et y appliquer le taux de TVA de la presse (2,1 %). En deux ans, SFR a gonflé son résultat de plus de 400 millions d’euros par ce biais.
D’autres leviers de monétisation seront enclenchés. D’une part avec L’Express, dont la nouvelle formule sera annoncée sous peu, avec une édition numérique quotidienne. De l’autre sur les chaînes locales : « Les distributeurs doivent participer », explique Alain Weill en prenant l’exemple de BFM Paris.
Sur le volet télécoms, la gamme est ramenée à trois offres fixes (Starter, Power, Power+) de 23 à 54 euros TTC et autant d’offres mobiles (Starter, Power, Premium) divisées en plusieurs paliers.
À fin 2017, SFR revendique 95 % de la population française couverte en 4G, avec un débit de 300 Mbit/s dans 30 agglomérations.
Les 500 Mbit/s sont visés pour fin 2018 à Paris, Lyon, Marseille, Nice, Nantes, Strasbourg, Bordeaux, Tours, Montpellier, Toulon, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand et Avignon.
À l’horizon 2019 apparaît, sur la feuille de route, la 4G à 1 Gbit/s. Puis en 2020, le lancement commercial de la 5G. Une demande a été faite à l’Arcep pour couvrir, d’ici à la fin de l’année, le Campus Altice, où des expérimentations ont déjà eu lieu.
Crédit photo : Maxime Dufour
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