Alors qu’une nouvelle guerre des prix se profile dans le fixe, les conditions sont réunies pour démarrer une phase de consolidation du secteur des télécoms dans le courant de l’année.
Dans ce contexte, le rapprochement entre SFR et Numericable reste une rumeur tenace, plus encore depuis l’introduction en Bourse du câblo-opérateur. Les deux groupes avaient multiplié les discussions avant cette IPO, sans toutefois trouver de terrain d’entente. Selon Bloomberg, Numericable pourrait revenir à la charge par l’intermédiaire de Patrick Drahi. Cet homme d’affaires franco-israélien est le fondateur et dirigeant d’Altice, principal actionnaire du câblo-opérateur (40% du capital).
Il entendrait profiter de la scission prochaine de SFR, qui devrait être mis en Bourse au printemps prochain par sa maison mère Vivendi. Aucune offre formelle n’a encore été déposée, mais les fonds nécessaires à l’acquisition pourraient être levés le 31 janvier prochain. C’est la date retenue par la société de Patrick Drahi pour effectuer ses premiers pas sur les marchés boursiers (NYSE Euronext à Amsterdam). Si négociations il y a, elle seront serrées : SFR est valorisé entre 12 et 13 milliards d’euros (hors dette de 8 milliards, comme le note Silicon.fr), alors que Jean-René Fourtou, président du conseil de Vivendi, réclame pas moins de 15 milliards.
La fusion des deux opérateurs ferait sens à plusieurs titres. L’opération permettrait de mutualiser les investissements dans le déploiement de la fibre optique et la nouvelle entité se positionnerait comme le premier acteur du très haut débit, avec 62% de parts de marché. En y couplant l’ADSL, elle totaliserait près de 7 millions d’abonnés (5,2 millions issus de SFR ; 1,6 million de Numericable, dont 1,3 million hors marque blanche), contre 5,6 millions pour Free au dernier pointage.
De plus, le fait que Numericable soit MVNO de Bouygues Telecom pour le mobile (lui-même client de l’offre câble en marque blanche) ne serait pas incompatible avec la fusion. Rappelons que SFR et Bouygues peaufinent actuellement des accords de mutualisation de leurs réseaux mobiles. Autant de rapprochements qui tendraient à isoler Free.
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