SFR veut utiliser Free Mobile pour justifier 500 suppressions d’emplois
Une réduction des effectifs pourrait être bientôt annoncée chez SFR selon les syndicats. La réduction du chiffre d’affaires imposerait un « réexamen des coûts ».
Plus de 500 suppressions d’emploi, c’est l’estimation avancée vendredi 11 mai par la CFDT dans le cadre du « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) qui doit intervenir chez SFR avant la fin de l’année.
Un chiffre qu’évoquait également l’agence Bloomberg.
« SFR n’a pas présenté aux organisations représentatives du personnel de projet d’adaptation des structures de l’entreprise – aujourd’hui à l’étude – au nouveau contexte du secteur des télécoms« , a répondu la direction à l’AFP.
PSE ou projet d’adaptation, l’initiative sent néanmoins le plan social analyse Silicon.fr.
« C’est quelque chose qui est dans l’air, c’est hautement probable, mais il n’y a pas eu d’annonce officielle, la direction a seulement tâté le terrain, en a parlé… Nous pensons que cela va avoir lieu, mais nous n’en sommes pas encore certains« , a déclaré, toujours à l’AFP, Geoffroy de Vienne, délégué central CFTC.
Comme tous ses concurrents, SFR a été chahuté par l’arrivée de Free Mobile en début d’année.
La filiale de Vivendi a subi une baisse de plus de 200 000 abonnées mobiles sur le premier trimestre (sur une base clients de 21 millions).
Mais les comptes de l’entreprise étaient déjà en recul, de plus de 3%, en 2011 (12,18 milliards d’euros). Baisse que le groupe expliquait notamment par la hausse de la TVA non répercutée sur les forfaits mobiles.
L’arrivée de Free Mobile pourrait donc servir de prétexte pour faire un peu de ménage dans les quelque 10 000 employés de l’opérateur.
Pourtant, la masse salariale représente 5% du chiffre d’affaires et « pèse très peu dans les coûts« , selon la CFDT. Le plan social ne permettrait donc pas à lui seul de regonfler la marge.
« Nous devons réexaminer nos coûts, de manière systématique, tant sur les investissements que sur l’exploitation« , déclarait d’ailleurs Jean-Bernard Levy, patron de Vivendi et temporairement de SFR.
Reste à savoir si ce PSE sera mis en œuvre sous l’ère de Michel Combes, nouveaux PDG de SFR qui doit prendre ses fonctions le 1er août prochain. Selon La Tribune, ce PSE pourrait être annoncé début juillet.
De son côté, Stéphane Richard s’est montré rassurant.
Dans une lettre interne adressée au personnel que s’est procuré La Tribune, le dirigeant d’Orange-France Telecom annonce que les efforts restent à venir, notamment en regard des prix qui vont continuer à tendre à la baisse.
« C’est pourquoi nous devons continuer à maîtriser la croissance de nos charges, pour limiter la baisse de notre marge, maintenir notre solidité financière et confirmer nos principaux objectifs« , écrit-il.
Mais « en aucun cas le contrat social et l’emploi ne seront une variable d’ajustement« . Autrement dit, quelle que soit la situation, aucun plan de licenciements massif n’est programmé. Pour le moment du moins.
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