Franchissement du cap symbolique des 100 millions d’utilisateurs actifs – se connectant au moins une fois par mois – sur mobile, évolution vers de nouveaux environnements au-delà de la reconnaissance musicale : 2014 aura marqué un tournant dans l’activité de Shazam.
La dynamique affichée par l’éditeur d’origine britannique se poursuit en ce début d’année, avec une nouvelle opération de financement : un tour de table de 30 millions de dollars, pour une valorisation atteignant le milliard.
Shazam ne communique pas l’identité de ses investisseurs, mais affiche ses objectifs : accélérer sa croissance, enrichir son service… et investir davantage de marchés. L’incursion en Amérique latine s’était déjà faite à l’appui d’une levée de fonds, bouclée en l’occurrence auprès du groupe télécoms América Móvil, fondé et présidé par Carlos Slim. L’homme d’affaires mexicain avait injecté 40 millions de dollars au cours de l’été 2013.
Shazam avait également obtenu 32 millions de dollars en 2011 avec Kleiner Caufield & Byers et Institutional Venture Partners comme principaux soutiens. En y ajoutant les 3 millions de dollars obtenus plus récemment (en mai 2014, avec l’entrée de Sony Music au capital), le financement total obtenu par la société depuis le lancement de son activité en 2002 à Londres dépasse les 100 millions de dollars.
Pour le directeur général Rich Riley, il s’agit désormais de permettre aux utilisateurs « de se connecter à un plus grand nombre de composantes de leur univers, et [aux] partenaires annonceurs d’interagir de façon inédite avec [cette] base d’utilisateurs« . En d’autres termes, Shazam va étendre son influence dans le domaine de la publicité à travers des services connexes.
Des jonctions avec la « Social TV » sont déjà en place depuis 2011. Elles permettent notamment aux téléspectateurs de « taguer » des émissions ou des spots publicitaires pour obtenir automatiquement plus d’informations, en étant par exemple redirigés vers le site Web de la marque ou du diffuseur.
Ce principe de « tag » se développe aussi au cinéma, à la radio et en points de vente. Au-delà de la reconnaissance de sons, Shazam s’ouvre aux formats publicitaires traditionnels (affiches, magazines…), aux flashcodes ou encore aux codes-barres en exploitant les appareils photo aujourd’hui intégrés dans la plupart des téléphones mobiles.
Shazam compte aussi établir davantage de passerelles avec les fournisseurs de musique en streaming (dans l’état actuel, il est possible d’écouter des chansons taguées sur Spotify et Rdio). L’éditeur britannique se pose aussi comme un allié de poids pour Apple et son service iTunes : il serait en mesure de générer 400 000 ventes de musique numérique par jour, soit « approximativement 7 % du volume global ».
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