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Siemens envisage de délocaliser 10 000 emplois

Le Financial Times a révélé que le conglomérat allemand Siemens envisageait de délocaliser jusqu’à 10000 emplois dans le domaine des logiciels, ce qui représente un tiers des effectifs de cette activité. Alors que les entreprises américaines, lorsqu’elles pratiquent la délocalisation, se tournent vers l’Inde ou la Chine, Siemens, de son côté, s’intéresse aux pays d’Europe de l’Est. C’est ce qu’a annoncé le directeur financier du groupe à l’édition allemande du quotidien financier. Le groupe veut profiter de l’élargissement de l’Union européenne et des coûts salariaux moins élevés dans certains pays adhérents. « Nous rencontrons là-bas des salariés exceptionnels, dotés d’une formation excellente », indique Johannes Feldmayer, le directeur financier (voir édition du 12 septembre 2003). Autre entreprise allemande, la Deutsche Bank a également fait savoir qu’elle envisageait de transférer ou de sous-traiter 5500 emplois dans les technologies de l’information. Le mouvement de délocalisation des emplois d’informaticiens gagne donc l’Europe, alors que c’est désormais une pratique courante aux Etats-Unis. Ainsi, apprend-t-on encore par le Wall Street Journal, IBM prévoirait-il de délocaliser jusqu’à 4730 postes de programmeurs des Etats-Unis vers l’Inde, la Chine ainsi que vers d’autres endroits. Conséquence : la reprise du secteur high tech qui se profile en 2004 ne se traduira pas, selon les cabinets d’études, par une amélioration de l’emploi dans ce secteur aux Etats-Unis (voir édition du 8 décembre 2003). Le phénomène y atteint une telle ampleur, entraînant la suppression de plusieurs centaines de milliers d’emplois, que des mesures protectionnistes sont envisagées. Déjà, l’Etat de l’Indiana a mis fin à un contrat le liant à une SSII indienne et a réformé son code d’attribution des marchés publics de façon à privilégier les entreprises locales. Cela dit, ce n’est pas seulement la recherche d’économies qui motivent les entreprises à recourir à la main d’oeuvre étrangère mais également la recherche des talents ; les pays occidentaux sont en effet confrontés à une inquiétante baisse des vocations pour les carrières scientifiques parmi les jeunes générations. C’est particulièrement flagrant aux Etats-Unis ou la National Science Foundation a récemment fait savoir que le nombre de PhD (doctorat) dans les disciplines scientifiques décernés en 2002 était en baisse par rapport à 2001. En outre la proportion de lauréats de nationalité américaine est chaque année toujours plus faible. Entre 1993 et 2002, plus de 57% des doctorats en engineering ont été décernés à des étrangers dont beaucoup rejoignent leur pays d’origine après leurs études.

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