Sites d’e-commerce : s’allier pour sécuriser
Un groupe de 9 sites de commerce en ligne français, parmi lesquels Amazon.fr, Fnac.com ou encore iBazar, créent « e-commerce pour tous ». Le but est de rassurer les internautes sur la sécurité des achats en ligne par le biais d’une charte commune. Une déclaration d’intention suffisante pour convaincre de dépenser en ligne ?
D’après l’étude GFK publiée dans le numéro de février de SVM, 55 % des internautes craignent des problèmes de sécurité. Pourtant, en l’an 2000, 42 % auraient acheté sur Internet (voir l’étude). Quoi qu’on en dise la sécurité des transactions reste un domaine particulièrement sensible, les nombreuses solutions sécurisées qui voient le jour en témoignent (voir édition du 8 mars 2001). Les internautes ont peur de fournir leur numéro de carte bleue sur Internet et ils n’ont pas forcément toujours tort de s’abstenir de le faire. Partant de ce constat, un groupe de 9 acteurs du commerce électronique français a décidé d’agir. Ensemble, ils se sont réunis au sein de l’association « eCommerce pour tous » pour mettre en avant les systèmes de sécurité qu’ils emploient. Les membres de l’organisation sont Amazon.fr, Booston, Lastminute/Dégriftour, la Fnac, iBazar, PPR Interactive, La Redoute, Télémarket et Yahoo France. L’idée est de présenter une charte commune pour « fournir aux consommateurs des repères simples qui leur garantissent la sécurité de leurs achats et qu’ils pourront exiger de tout commerçant en ligne » ainsi que le décrit un communiqué.
Les membres du groupe « eCommerce pour tous » se connaissent depuis longtemps. Ils se réunissent depuis le mois de novembre pour aborder les questions relatives à la sécurité et ont choisi de s’adresser au cabinet PricewaterhouseCoopers afin de définir la charte en question. Elle comprend des « règles » définies avec le cabinet, parmi lesquelles l’utilisation d’une technologie de cryptage, l’emploi de lignes dédiées ou sécurisées ou encore la demande systématique d’une validation de la carte de paiement auprès du réseau bancaire. Les autres engagements concernent plus la collaboration avec les autorités et l’analyse des fraudes.
Une opération sans réels fondements techniques ?
Au final la création de ce groupe ressemble plus à une opération de communication qu’à autre chose. Ni le nom du groupe, ni la charte n’apparaissent encore sur les sites de ses membres, même si cela ne devrait pas tarder. Le message est très clair : « achetez c’est sécurisé ! », quant à l’universalité prônée dans le nom « e-commerce pour tous », le mystère reste entier.
Pour doper le commerce en ligne certains proposent des solutions plus radicales. Ainsi Michael Tchong, fondateur de Iconoclast.com propose ni plus ni moins de créer une « journée de l’achat en ligne » qu’il a baptisée « take back the Net » (réappropriez-vous le Net). Son principe est très simple : chacun devra effectuer un achat en ligne le 3 avril. Les mauvaises langues tiendront un discours sur le même modèle que celui qu’il osent proférer au sujet de la journée de la femme : « et les 364 autres jours de l’année, ce sont les jours de l’achat ‘hors ligne’ ? »