Pour la première fois depuis son rachat par Microsoft (pour 8,5 milliards de dollars en mai 2011), Skype change de modèle économique.
Pour lancer des appels vidéo réunissant de 3 à 10 participants, il n’est plus nécessaire de posséder un compte payant. Et pour cause : l’offre Premium a disparu. La plupart des fonctionnalités qui lui étaient réservées deviennent disponibles gratuitement, pour tous les utilisateurs du logiciel sur Windows, OS X et les consoles Xbox One. Les plates-formes mobiles – iOS, Android – suivront. Aucun nouvelle, en revanche, pour les systèmes Linux.
En annonçant la gratuité pour la visioconférence en groupe jusqu’à 10 personnes, Microsoft s’aligne sur Google et son service Hangouts, qui propose même de monter jusqu’à 15 participants pour les détenteurs de comptes Google Apps. Pour des questions techniques, Skype recommande toutefois de ne pas dépasser 5 connexions simultanées. Il existe toujours, en outre, une « politique d’utilisation équitable » non réactualisée depuis octobre 2010 : au maximum, 100 heures de visio par mois (ou 10 heures par jour) et pas plus de 4 heures par appel vidéo.
Autre fonctionnalité jusqu’alors réservé aux abonnés Premium, le partage d’écran s’ouvre aussi à tous. A contrario, on perd l’un des bénéfices de cette offre payante : la suppression de la publicité. Quant aux appels illimités vers les fixes d’un pays au choix, ils ne sont plus disponibles. Il est, cependant, toujours possible de souscrire un abonnement à part. C’est 3,55 euros TTC par mois pour l’illimité en France ; 6,89 euros en Europe (17,24 euros pour y ajouter les mobiles) ; 12,06 euros pour une soixantaine de destinations dans le monde.
Cette activité de vente de forfaits vaut à Skype une enquête préliminaire en France pour un manquement présumé aux obligations liées au statut d’opérateur télécoms. Malgré les injonctions de l’ARCEP, Microsoft prétend exploiter un simple « logiciel de téléphonie sur Internet ». Il s’agit là d’une affaire au pénal : le non-respect de cette obligation de déclaration du statut d’opérateur peut entraîner un an d’emprisonnement pour le principal dirigeant de la société (a priori, Satya Nadella, le nouveau P-DG de Microsoft) et 75 000 euros d’amende.
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