Conçus pour adapter l’apprentissage automatique des machines au modèle du cerveau humain, les réseaux neuronaux artificiels sont au coeur des recherches de Microsoft.
La firme s’est plus particulièrement engagée sur un terrain : les technologies d’interprétation et de reproduction du langage, mais aussi de traduction multilingue. Dans le cadre de sa Code Conference organisée en Californie, elle a détaillé l’avancée de ses travaux en la matière et fixé à fin 2014 la publication d’une première bêta de Skype Translator.
Développé sous la forme d’une application Windows 8, ce service se greffera au logiciel de VoIP. Il permettra à chacun des participants à une discussion d’entendre les différents interlocuteurs dans sa langue maternelle. Entre reconnaissance de la parole, apprentissage automatique et synthèse vocale, Satya Nadella lui-même a du mal à décrire l’intelligence artificielle qui propulse Skype Translator. Le CEO de Microsoft résume : « Lorsque vous lui apprenez l’anglais, elle fait des progrès en anglais. Mais lorsque vous lui apprenez le mandarin, elle fait aussi des progrès en anglais. Et quand vous lui apprenez l’espagnol, elle fait des progrès en mandarin comme en anglais« .
La démonstration effectuée dans la foulée de cette allocution a accouché de résultats mitigés. Skype Translator ne maîtrise ni l’inversion (interrogative en anglais, subordonnante en allemand), ni la concordance des temps. Malgré la rapidité du système (quelques secondes de traitement par phrase) et la relative richesse de son vocabulaire, le public présent sur place s’est accordé sur le chemin qu’il reste à parcourir avant d’aboutir à un produit « fini » qui puisse être utilisé dans un cadre professionnel.
A terme, Skype Translator – qui avait déjà fait l’objet d’une démonstration plus primitive fin 2012 – pourrait être reconverti en un module complémentaire. Son lancement marquerait une nouvelle étape pour Microsoft, qui s’est jusqu’alors restreint, dans la traduction informatisée, au texte écrit, via le moteur Bing et le navigateur Internet Explorer.
A noter qu’il existe déjà des applications comme Skype Translate, mais qui ne traduisent que les chats, pas les appels audio. Si l’on remonte en 2006, on trouve même trace d’un service d’interprétation proposé par la société Language Line Services, à partir de 2,99 dollars la minute. Skype a bien évolué depuis lors : Microsoft revendique aujourd’hui un public d’autant plus multilingue qu’il compte 300 millions d’utilisateurs actifs par mois.
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