Slack file vers la Bourse : un poil à gratter nommé Teams

Microsoft Teams sera-t-il à Slack ce que Facebook a été à Snapchat ? La question se pose à Wall Street.

Les investisseurs craignent de revivre, avec les deux premiers, la même situation qu’avec les deux derniers.

Le 2 mars 2017, l’éditeur de Snapchat était entré en Bourse, levant plus de 2 milliards de dollars.

Le titre avait pris 44 % sur la première journée de cotation. Mais il avait rapidement dévissé, retombant sous sa valeur d’introduction. En toile de fond, la concurrence exercée par Facebook, qui dupliquait alors déjà de nombreuses fonctionnalités initialement propres à Snapchat.

Slack n’est pas encore en Bourse. Mais le grand saut est proche. L’entreprise, qui souffle cette année ses dix bougies, vient de déposer son prospectus auprès du régulateur américain des marchés financiers. Elle vise, à l’instar de Spotify l’an dernier, une cotation directe. Sa valorisation pourrait dépasser 10 milliards de dollars à l’issue de l’opération.

Sur le papier, il y a des éléments encourageants : plus de 10 millions d’utilisateurs actifs par mois, de 600 000 entreprises clientes dont 88 000 sur des offres payantes, de 500 000 développeurs…

Il y a aussi des indicateurs moins favorables. Sur les trois derniers exercices, les pertes sont restées stables, avoisinant les 150 millions de dollars*. Le déficit global atteint 666 millions de dollars.

« Notre principal concurrent est actuellement Microsoft », reconnaît Slack dans son prospectus. Teams a effectivement franchi, voilà quelques semaines, la barre des 500 000 entreprises clientes. La concurrence est d’autant plus grande que l’outil est intégré à de nombreuses formules Office 365 et qu’il est, depuis l’été dernier, décliné en une version gratuite.

* Le chiffre d’affaires s’établit à 400 million de dollars sur l’exercice 2019 (+ 82 % par rapport à l’exercice 2018). La marge brute recule de 0,8 point, à 87,2 %. Slack dispose de 200 millions de dollars de liquidités.