Votre téléviseur Samsung va-t-il devenir un espion dans notre salon (ou pire dans votre chambre) et un diffuseur intempestif de publicité ?
Avec le développement de la télévision connectée associée à des fonctions de reconnaissance vocale, on peut craindre des dérives.
Mardi, Samsung a évoqué un malentendu dans la politique de confidentialité associée à sa gamme de smart TV. Cela risque de provoquer une certaine « confusion » dans l’esprit des clients.
« Soyez conscient qu’à travers la fonction de reconnaissance vocale, vos commandes vocales peuvent contenir des informations personnelles ou sensibles. Ces informations feront partie des données enregistrées et transmises à une tierce partie. »
Samsung a déployé ce type de fonctionnalités de reconnaissance vocales de deux moyens : interactions directes avec le téléviseur (« pas de liens avec Internet », assure le fabricant) et avec la télécommande (commandes envoyées via Internet).
Pour cette dernière prestation, la jonction est assurée par une technologie de Nuance (éditeur spécialisé dans la reconnaissance vocale avec le logiciel Dragon) qui transmet et collecte les données.
La présentation des règles de confidentialité avait laissé pantois l’Electronic Frontier Foundation.
Le juriste Parker Higgins rattaché à l’association américaine de défense des libertés civiles à l’ère numérique exprime sa méfiance : « Aujourd’hui, c’est votre téléviseur. Demain, ce sera votre frigo ou votre baignoire. C’est votre réveil dans votre chambre. »
Pour éviter le bad buzz, Samsung a décidé de modifier les termes de sa politique de confidentialité « pour mieux expliquer ce qui se passe ».
Dans une contribution blog en date du 11 février, Samsung clarifie le mécanisme de traitement des données et précise qu’il est possible de couper à sa guise les fonctions de reconnaissance vocale à travers le menu du téléviseur connecté.
La firme hig-tech coréenne compte devenir leader de l’Internet des objets en renouvelant d’ici 2020 toutes ses gammes d’équipements domestiques (du salon à la cuisine) qui vont intégrer des capteurs.
De plus, elle détient 25% de part de marché dans le segment smart TV (source Strategy Analytics).
En 2013, son concurrent LG s’était fait aussi épinglé avec ses téléviseurs connectés qui recueillaient des informations sur les habitudes des consommateurs sans autorisation au préalable. Depuis, une mise à jour du système a réglé ce souci de confidentialité.
Publicité intempestive sur écran
Le second point qui a provoqué une certaine crispation porte sur la diffusion de publicité indésirable sur l’interface utilisateur de la télévision connectée.
Business Insider point du doigt un système de pop-up publicitaire qui apparaît sur l’écran de visionnage.
Là aussi, Samsung riposte : « Nous collaborons avec Yahoo pour créer un écran spécifique en mode opt-in » (c’est à dire avec autorisation au préalable du consommateur).
Sinon, il est toujours possible de désactiver cette fonction via le « Smart Hub » et de modifier les règles de confidentialité du service Yahoo intégré dans le téléviseur connecté.
Le plan canapé-smart TV n’est pas toujours de tout repos…
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : 360b)
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