Smartphone : Nokia n’en finit plus de surprendre
La conférence de Nokia du 26 octobre accouche d’atomes plus crochus que jamais avec Microsoft, dont le système Windows Phone Mango trouve sa place dans les nouveaux smartphones Lumia 800 et 710.
Pour mieux prendre à revers des détracteurs qui pestent depuis belle lurette contre une curieuse stratégie mêlée d’un éclatement logiciel entre Symbian, Windows Phone et le nouveau-né Meltemi, Nokia y va de sa conférence automnale pour incarner, sous la forme de deux smartphones haut de gamme, ses étroites liaisons avec Microsoft.
Des six terminaux intronisés par le P-DG Stephen Elop, deux embarquent le nouvel OS Windows Phone Mango. Leur constructeur les a baptisés 800 et 710, de patronyme Lumia.
Le premier est orienté réseaux sociaux (concept du tout-en-un, selon Nokia) quand son homologue aux couleurs vives joue la carte de la polyvalence pour se destiner au plus gros d’un public jeune, dont la moyenne d’âge avoisine les 25 ans, sans pour autant exclure les seniors.
Et Stephen Elop de détailler le concept, redéfinssant à cette occasion la psychologie (s’il en est) des smartphones. « Il faut rechercher au plus profond de chacun les réminiscences de ses jeunes années« , prétend un P-DG armé d’un sourire qui en dit long sur des ambitions un temps rangées au placard.
Il n’en est plus rien, semble-t-il, alors que le partenariat avec Microsoft se matérialise enfin, autour d’appareils qui n’ont toutefois rien de révolutionnaire côté matériel.
A l’image d’Apple pour son iPhone 4S, Nokia aborde un tournant essentiellement logiciel, emmené par une nouvelle interface de cartographie faite maison.
La dénommée Nokia Maps répertorie dans sa base plus d’une centaine de pays qu’elle propose d’explorer en réalité augmentée grâce à la fonction Live View, qui fait du capteur photo un dispositif de rendu en réalité augmentée.
A ce service phare, le groupe finlandais compte adjoindre un écosystème d’applications développées avec le concours d’Electronic Arts, Sesame Street ou encore Roxio (le créateur du jeu Angry Birds).
Quelque 175 développeurs seraient sur le coup et auraient contribué à l’intégration, dans les mobiles Lumia, de solutions de géolocalisation avec Nokia Drive, de multimédia avec Mix Radio et de musique « sociale » avec Concerts.
Le tout devrait respirer l’air du changement en s’articulant autour de l’interface intuitive de Windows Phone Mango, qui s’affichera sur un écran convexe de 3,7 pouces à technologie AMOLED, pour un châssis au gabarit réduit.
Respectivement proposés à 499 et 329 euros hors subventions d’opérateurs dont Nokia n’a pas souhaité dévoiler l’identité, les ambassadeurs Lumia 800 et 710 mènent une cohorte de terminaux low cost équipés de Symbian S40 et symboliquement dénommés Asha, pour « espoir », en Hindi.
Sans prétention sinon celle de réduire la fracture numérique à l’échelle mondiale en alimentant les marchés émergents en téléphones portables connectés et simples d’utilisation, cette famille compte 4 membres, dont le 201, prévu à 79 euros sans subvention.
A l’image des 200, 300 et 303, un poil plus onéreux, cet ovni dispose d’un double emplacement SIM, d’un anecdotique processeur à 1 GHz (1,4 GHz pour les Lumia) auquel il allie un capteur photo sans étincelle, à 5 mégas (contre 8 millions de pixels et une optique Carl Zeiss pour les Lumia).
L’Inde est la première concernée par ces hybrides qui couplent à un écran de 2,6 pouces un clavier complet, pour un accès simplifié aux services en ligne, dont le cloud et les réseaux sociaux.
Leur arrivée est programmée pour novembre dans 6 pays d’Europe, dont la France. La Russie et les principales contrées asiatiques attendront la fin de l’année pour bénéficier d’une couverture 3G dont les normes WCDMA et HSPA seront parfois déclinées en LTE et CDMA selon des critères géographiques.
La Chine conclura le bal au premier semestre 2012, si Nokia parvient effectivement à redresser la barre.