Smartphone : Nokia, un précurseur doublé par l’iPhone et Android selon son ex-PDG

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Avec la sortie de son autobiographie, l’ex-CEO Jorma Ollila (1992 – 2006) revient sur les errances stratégiques qui ont conduit à la déchéance de Nokia sur le marché de la téléphonie mobile.

Jorma Ollila a occupé les fonctions de CEO de Nokia entre 1991 et 2006.

Ce qui correspond pour la firme télécoms à une période de recentrage sur la téléphonie et d’euphorie en décrochant le leadership mondial, à en croire la saga disponible sur le site Internet corporate.

Mais elle a aussi marqué le début de la descente aux enfers sur le segment des smartphones.

Le manager, qui occupait encore l’an dernier les fonctions président non exécutif de Nokia, vient de publier une autobiographie en Finlande intitulé « Le Succès impossible ».

Il considère que le time to market n’était pas le bon avec les smartphones. Nokia a pris position trop rapidement en dédiant une business unit dès 2004 en charge du développement et du marketing.

Le groupe télécoms a d’abord « investi dans une bonne idée, mais beaucoup trop tôt », considère Jorma Ollila, selon les  extraits retenus par Le Figaro.

Selon l’analyse de l’ex-numéro un de Nokia, la firme scandinave s’est retrouvée décontenancée avec l’arrivée de l’iPhone en 2007, synonyme d’audace de la part d’Apple qui faisait ses premiers pas dans le monde des télécoms.

Le prédominant Nokia n’a pas vraiment su s’adapter à la nouvelle impulsion donnée par Steve Jobs : interface tactile, large place aux applications mobiles, design léché…

Après son modèle de smartphone N95 sous Symbian, il tente de renouer avec le même succès en pariant sur le N97 en 2009 (fondé sur le même OS).

Mais le marché boude le nouveau terminal : Nokia est trop frileux face à la lame de fond iPhone. Idem avec la deuxième menace grandissante : l’essor fulgurant de l’écosystème Android sous la houlette de Google.

Selon la vision de Jorma Ollila, Nokia avait tous les atouts en main pour griller la politesse aux deux impétrants en termes d’innovation et de technologies. Mais la firme n’aurait pas été suffisament véloce et efficace.

« On faisait ce qu’il fallait, mais les résultats étaient mauvais. On a essayé de faire exactement les choses qu’Apple, Google et Microsoft ont faites plus tard. »

De son côté, Challenges retient que la nomination de Stephen Elop à la tête de Nokia n’était pas acquise en 2010 (pour prendre la relève d’Olli-Pekka Kallasvuo qui a dirigé la firme finlandaise dans la période 2006 – 2010).

Le manager venu de Microsoft n’était pas le favori dans la course mais il a profité du désistement d’un « numéro 2 d’une grosse boite de la high tech américaine » pour des motifs personnels.

Commence alors l’ancrage de Nokia au paquebot Microsoft.

Avec un premier partenariat stratégique Windows Phone signé en février 2011. Puis l’annonce du rachat de Nokia par la firme de Steve Ballmer en août dernier (deal qui reste à entériner pour 5,44 milliards d’euros).

Mais là encore Jorma Ollila reste sceptique : « Nous n’avons pas réussi à utiliser le système d’exploitation de Microsoft pour créer des appareils compétitifs, ni une alternative aux deux systèmes dominants le secteur ».

Néanmoins, il espère que le rapprochement Nokia – Microsoft « sera la bonne solution » pour s’imposer.

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Credit photo : English: Jorma Olilla in May 2011 at the 41. St. Gallen Symposium at the University of St. Gallen (Wikipedia sous Creative Commons)

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