Le « kill switch » fait le buzz dans les rangs du Sénat américain.
Conçu pour contrer les problèmes liés à la perte et au vol, ce système permet de rendre un téléphone mobile inutilisable à distance, tout en effaçant les données confidentielles qui y sont stockées. Pour l’heure, aucune loi fédérale n’encadre l’implémentation de ce dispositif. Mais le contexte actuel semble devoir en décider autrement.
D’après les dernières estimations de la FCC (« Federal Communications Commission », organisme régulateur des télécoms aux États-Unis), près d’un vol sur trois concerne, à l’échelle du pays, un téléphone portable. Le phénomène est encore plus marqué dans certaines villes comme San Francisco (50% des cas). Sur l’année 2012, le préjudice total pour les consommateurs aurait dépassé les 30 milliards de dollars.
Face à ce constat, quatre sénateurs démocrates ont soumis, mardi dernier, une proposition de loi visant à rendre obligatoire l’installation d’un « kill switch » sur tous les smartphones commercialisés aux États-Unis. Amy Klobuchar (Minnesota), Barbara Mikulski (Maryland), Richard Blumenthal (Connecticut) et Mazie Hirono (Hawaï) estiment que cette mesure « dissuadera les voleurs en permettant à toute victime d’engager rapidement une procédure pour protéger ses données et son identité […] tout en rendant son téléphone inopérant, donc invendable au marché noir« .
Ce Smartphone Theft Prevention Act s’inscrit dans la lignée de l’initiative prise au début du mois par Mark Leno. Cet autre sénateur démocrate avait suggéré de fixer le 1er janvier 2015 comme date butoir pour la généralisation du « kill switch », mais il avait, comme le note Re/code, restreint sa proposition au seul État de Californie.
Certains constructeurs se sont positionnés en chefs de file sur ce dossier. Notamment Samsung, en collaboration avec George Gascón, procureur du district de San Francisco. Mais les démarches rencontrent une forte opposition de la part des opérateurs télécoms sur place. Officiellement, AT&T, Sprint, T-Mobile US, United States Cellular et Verizon Wireless craignent que des hackers se servent du dispositif pour désactiver les terminaux de leurs abonnés.
Mais la raison pourrait être tout autre : en refusant l’installation d’un système antivol sur les smartphones, les opérateurs favoriseraient la vente de contrats d’assurance… et tout simplement de smartphones. La lutte antivol s’intensifie aussi en France. Fin novembre, la police, la gendarmerie nationale et la douane ont signé un protocole d’accord avec la GSM Association pour accéder à la base mondiale des téléphones mobiles volés.
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