Snap en Bourse : une échéance et des exigences
Snap viserait l’échéance de mars 2017 pour une introduction en Bourse, avec une valorisation minimum de 25 milliards de dollars.
Comme un parfum d’IPO chez Snap…
Les rumeurs se font plus nombreuses et plus insistantes quant aux ambitions boursières que nourrit la start-up américaine à l’origine de l’application Snapchat.
Le mois dernier, The Information avait évoqué des discussions avec plusieurs banques d’affaires en vue d’une introduction en Bourse fin 2016 ou début 2017.
Selon le Wall Street Journal, qui en réfère aux témoignages de plusieurs sources dites « proches du dossier », le deuxième option est plus probable.
Snap viserait en l’occurrence le mois de mars… et une valorisation de 25 milliards de dollars au minimum ; sachant que le compteur en est à environ 18 milliards depuis le dernier tour de table, vraisemblablement étalé sur plus d’un an et officiellement bouclé en mai.
Si l’opération se déroulait dans ces conditions, elle constituerait la plus grosse IPO* dans le secteur depuis celle d’Alibaba en 2014 (valorisation : 168 milliards de dollars pour le groupe chinois). Elle donnerait surtout raison au CEO Evan Spiegel, qui avait refusé, il y a près de trois ans, une offre à 3 milliards de dollars déposée par Facebook.
Une question de timing
Snap considère-t-il avoir validé son modèle ? L’objectif de 250 à 350 millions de dollars de chiffre d’affaires sur l’année 2016 serait déjà atteint, et dans le haut de la fourchette. Le milliard pourrait être dépassé en 2017, dans la lignée des projections d’eMarketer.
La diversification des formats publicitaires et l’approfondissement du ciblage participent de cette croissance, impressionnante si on considère que les revenus étaient de 3,1 millions de dollars sur les 11 premiers mois de 2014, selon des documents financiers qui avaient fuité.
La monétisation s’est accélérée avec le lancement de la fonction Discover, qui permet aux médias d’exposer leurs contenus tout en glissant de la pub vidéo. Ils sont huit en France à en amorcer l’exploitation.
Snap ne s’est pas rebaptisé ainsi pour rien : la disparition du « chat » illustre une ouverture à d’autres segments de marché que la messagerie instantanée. La récente annonce des lunettes connectées « Spectacles » en a témoigné.
Le rythme des acquisitions s’accélère en parallèle. On en recense deux cet été : Bitstrips (création de bandes dessinées à partir d’avatars) en juillet et Vurb (moteur de recommandations) en août.
* On notera que le dénommé Imran Khan serait impliqué sur le dossier. Il est arrivé chez Snap en 2015, en provenance de Credit Suisse, où il avait accompagné l’IPO d’Alibaba.