Suite aux révélations du whistle blower Edward Snowden sur l’écoute à grande échelle de la NSA, l’année 2014 aura été placée sous le signe du chiffrement des données.
Un chiffrement est apparu dans iOS 8 et Android 5.0 Lollipop. Mais ces OS mobiles sont également dotés d’une fonctionnalité dite de kill switch qui permet de désactiver à distance un terminal mobile en cas de vol de celui-ci. Une nouvelle législation californienne impose d’ailleurs désormais cela.
A l’occasion du salon de l’électronique (CES) qui s’est tenu la semaine dernière à Las Vegas, Qualcomm a annoncé qu’un kill switch était aussi intégré directement dans le silicium de son tout nouveau SoC (System on Chip) Snapdragon 810.
Baptisé SafeSwitch, il intègre tout un ensemble de systèmes et technologies regroupé sous le nom de SecureMSM. Ce kill switch avait déjà été annoncé en septembre 2014 par la firme californienne.
Pour rappel, présenté à l’occasion du Mobile World Congress 2014, en même temps que le Snapdragon 808, le Snapdragon 810 est la puce haut de gamme de nouvelle génération du constructeur.
Pour l’heure, deux terminaux sont ou seront bientôt équipés de cette puce : le LG G Flex 2 ainsi que la nouvelle itération du Samsung Galaxy Note 4.
Suivant un agencement big.LITTLE, son processeur allie 4 coeurs ARM Cortex-A57 (pour les tâches gourmandes en ressources hardware) à 4 autres Cortex-A53 (pour des tâches plus « légères »).
Dotée de la quatrième génération de modem, la puce supporte aussi l’agrégation de 3 porteuses sur 3 bandes de 20 MHz portant la largeur spectrale cumulée à 60 MHz. Cela se traduit par un débit théorique maximum descendant de 300 Mbit/s (soit 37,5 Mo/s).
Qualcomm l’a donc également doté d’une composante matérielle dédiée à la sécurité avec SafeSwitch.
Quel que soit l’OS mobile du smartphone, les utilisateurs pourront tirer profit de celle-ci si le terminal est équipé d’un Snapdragon 810. Le système évolué de coupe-circuit proposé par Qualcomm fonctionne de manière similaire aux solutions logicielles.
Il permet, à distance, de localiser, verrouiller et « nettoyer » un appareil mobile. Mais, contrairement aux solutions logicielles, il est aussi conçu pour « protéger le firmware, résister au remplacement de la puce et verrouiller les composants critiques de l’appareil ».
SafeSwitch est mis en branle dès le boot du terminal mobile, c’est-à-dire avant que le système d’exploitation mobile n’ait été lancé. Cela permet de contrer en théorie toute manipulation visant à l’empêcher de s’activer.
Qualcomm d’ajouter dans un communiqué qu’il permet de paramétrer à distance un mot de passe, de récupérer ses données et même de ré-activer le terminal après qu’il ait été retrouvé. Le constructeur ne précise pas si les données sont chiffrées dans la mémoire du terminal ou bien uploadées d’une manière ou d’une autre sur un serveur à l’insu du voleur. Toujours est-il qu’il est possible de récupérer ses données, une fois le terminal mobile retrouvé.
Si Android et iOS intègrent un coupe-circuit, la solution de Qualcomm est plus complète et fonctionne sur n’importe quel OS mobile, Windows Phone compris. Ce dernier n’intègre d’ailleurs pas nativement de fonctionnalité de kill switch.
Reste à voir maintenant comment les autres constructeurs de puces mobiles réagiront et s’ils intègreront à leur tour une telle fonctionnalité. Le kill switch serait alors généralisé à l’ensemble des terminaux mobiles, ce qui serait de nature à diminuer les vols.
Crédit photo : Pavel Ignatov – Shutterstock.com
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