Une plate-forme « 100 % intégrée » qui ne requiert aucune connexion à des serveurs externes, au contraire des solutions que proposent les grands groupes américains* : Snips a trouvé, au nom de la protection des données personnelles, son angle d’attaque dans l’univers des assistants vocaux.
Cette approche a séduit MAIF Avenir. Le fonds corporate de la société d’assurance mutuelle participe, aux côtés de Bpifrance et d’Eniac Ventures, à un tour de table de 12 millions d’euros.
Le véhicule d’investissement K-Fund 1 de Hae-jin Lee (président-fondateur du groupe Internet coréen Naver) également de la partie. Il est représenté, en France, par l’ancienne ministre déléguée à l’Économie numérique Fleur Pellerin, au travers de Korelya Capital.
Le timing de cette levée de fonds coïncide avec le lancement officiel de la plate-forme que Snips destine aux fabricants d’appareils électroniques.
Qu’il s’agisse de téléviseurs, d’automobiles ou de machines à café, l’objectif est d’intégrer, dans tous ces produits, des capacités de traitement du langage naturel… sans avoir, donc, besoin d’une interface cloud.
Fondé il y quatre ans comme un laboratoire de R&D sur l’intelligence artificielle, Snips avait obtenu un premier financement de 5,6 millions d’euros en 2015, avec, entre autres, l’accélérateur américain 500 startups et le fondateur d’Iliad-Free Xavier Niel.
L’année dernière encore, son offre ne consistait pas en des services d’assistance vocale, mais en des algorithmes capables, par l’analyse des données enregistrées sur le téléphone de l’utilisateur, de personnaliser l’interface.
On peut voir, avec ce virage vers les assistants vocaux, une étape supplémentaire dans la mission que s’est donné l’entreprise : « faire disparaître la technologie ».
Cet objectif, Rand Hindi le porte en tant que président-cofondateur de Snips.
L’intéressé, expert en bioinformatique reconnu par le MIT et le magazine Forbes, avait fondé sa première agence de développement Web à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui membre du Conseil national du numérique, il a dernièrement coprésidé, dans le cadre de l’initiative France IA, un groupe chargé d’anticiper les impacts sociaux et macroéconomiques de l’intelligence artificielle.
Basé entre New York et Paris, Snips vise, selon Challenges, une implantation en Corée du Sud. Le fonctionnement de sa plate-forme – opérationnelle en français, anglais, allemand, espagnol et coréen – permet un modèle économique basé non pas sur une facturation à la requête, mais sur un paiement unique par appareil équipé.
Une console Web est disponible pour du prototypage sur Raspberry Pi. La documentation associée montre que pour transcrire les langues non prises en charge, il est possible de passer par l’outil Google Cloud Speech.
Pour le moment, l’activation de la reconnaissance vocale se fait en prononçant « Hey Snips ». La possibilité de personnaliser cette commande est dans les tuyaux. Quant à la synthèse vocale, elle arrivera « dans quelques mois », selon L’Usine Nouvelle.
À voir en complément, l’interview, sur le Meilleur Dev de France 2016, l’interview de Yann Lechelle. Le cofondateur d’AppsFire venait de prendre les fonctions de COO chez Snips.
* L’acronyme GAFA utilisé dans le titre signifie « Google, Apple, Facebook, Amazon ». On lui associe parfois un M pour « Microsoft ».
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