Forte d’une renommée internationale tant sur Facebook que sur les mobiles (avec un virage vers les terminaux mobiles dès 2011), Adictiz édite des jeux type « casual games« , qui comptabilise près de 3,5 millions de joueurs actifs par mois rien qu’avec ses deux jeux phares : Paf Le Chien et Il est Con ce Pigeon.
Pour améliorer son efficacité, la société a fait un choix stratégique : exploiter le big data.
Alexis De Charentenay, Directeur du business développement et du marketing pour Adictiz, révèle comment un flot colossal de données est utilisé au quotidien pour améliorer sans cesse les jeux exploités directement à destination du grand public et ceux destinés aux professionnels (exploitation des jeux pour compte de tiers) et ce qui a motivé le choix de la plateforme de collecte et d’analyse HDInsight proposée par Microsoft.
ITespresso.fr : Comment s’est effectuée l’adoption du concept de big data chez Adictiz ?
Alexis De Charentenay : Nous avons eu trois phases distinctes pour notre approche data. Au départ de notre activité, lorsque nous avons lancé nos premiers jeux comme Paf le Chien, il y avait une part très importante d’instinct dans la manière dont nous interprétions les données collectées. Celles-ci étaient par ailleurs très générales.
La seconde étape a été marquée par le recrutement d’un manager spécialisé qui nous a permis de structurer de la donnée, de mieux nous équiper et surtout d’inculquer la culture de la data au sein de l’entreprise.
La troisième étape a été marquée par le recrutement d’un Data Analyst qui travaille sur les données avec une précision mathématique beaucoup plus avancée. C’est à ce moment-là que nous pouvons vraiment parler d’une acceptation du big data chez Adictiz.
ITespresso.fr : Quel rôle joue le big data dans votre activité ?
Alexis De Charentenay : Il s’agit d’un outil quotidien d’aide à la décision. C’est aussi un outil d’itération qui nous permet sans cesse d’étudier et d’analyser les performances de nos jeux afin de pouvoir éditer nos contenus pour plus de performances.
Il y a plusieurs grands chantiers lorsque l’on fait un jeu. Le premier est l’acquisition c’est-à-dire définir la source de notre audience et comment l’attirer vers notre produit. Il y a ensuite l’engagement qui consiste à inciter les joueurs acquis à s’engager et à rester fidèles à nos produits. Nous travaillons ensuite sur la rétention qui nous permet de faire rester ou revenir des joueurs vers nos contenus même lorsqu’ils s’en sont écartés. Et enfin la viralité de nos jeux.
Chez Adictiz, le big data nous permet de couvrir absolument toutes ces étapes dans la création et la gestion de nos jeux.
ITespresso.fr : Le big data induit-il une amélioration de l’expérience utilisateur ?
Alexis De Charentenay : L’un des cas d’utilisation du big data réside dans ce que nous appelons le « level balancing ». Par l’acquisition et l’analyse d’une masse de données phénoménales sur chaque utilisateur, nous sommes capables de suivre toute sa progression à l’intérieur des niveaux qui composent nos jeux. Notre intérêt étant qu’il y reste le plus longtemps possible afin de le monétiser, nous étudions le taux de drop (le pourcentage de joueurs quittant le jeu) sur des niveaux donnés et adaptons ces derniers en conséquence.
Le big data nous permet donc de rendre nos jeux meilleurs en les adaptant aux habitudes des utilisateurs. Leur intérêt s’en trouve renforcé même s’ils n’ont pas vraiment conscience des améliorations apportées.
ITespresso.fr : Adictiz a choisi la solution d’acquisition et d’analyse des données HDInsight de Microsoft. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Alexis De Charentenay : Déjà la réputation. Il nous semblait important d’avoir un partenaire de renommée internationale et capable de nous accompagner dans cette démarche-là. Les équipes de Microsoft ont été très proactives avec nous et ont su très vite cerner les synergies entre notre activité et la leur. Par leur biais, des consultants nous ont aidés à préparer, dans les meilleures conditions, l’intégration de la solution dans notre environnement de travail.
Qui plus est, la qualité et la robustesse de l’outil HDInsight fait que des petites sociétés comme la nôtre peuvent facilement tirer leur épingle du jeu et utiliser le big data aussi bien que des grandes sociétés. Nous avons d’ailleurs fais très attention à vérifier si des sociétés partenaires ou concurrentes d’Adictiz utilisait déjà cette solution. Il s’est avéré que oui et cela nous a conforté dans ce choix.
Désormais, Adictiz a le contrôle complet des données acquises depuis ses jeux vidéo, et HDInsight nous permet facilement d’effectuer des requêtes qui nous permettent d’analyser des données précises dans le flot collecté.
ITespresso.fr : Comment allez-vous utiliser HDInsight au sein de votre activité BtoB ?
Alexis De Charentenay : L’analyse du big data avec HDInsight va surtout être intéressante dans le cadre du fonctionnement de notre Adictiz Box. Il s’agit d’une interface de programmation en SaaS que nous mettons à disposition de nos clients qui peuvent ainsi créer leurs propres jeux sociaux et mobiles.
Grâce à HDInsight, Adictiz va pouvoir, là aussi, collecter des données sur ses utilisateurs et la manière dont ils utilisent ses outils. Nous allons donc pouvoir adapter ces derniers en fonction des résultats de nos études et améliorer les performances de nos clients professionnels.
Ces derniers pourront en outre exploiter notre solution HDInsight puisque celle-ci analysera les résultats de leurs propres jeux vidéo. Nos clients seront ainsi en mesure d’améliorer leurs produits tout comme nous le faisons. La plateforme de Microsoft devient ainsi une véritable plus-value pour Adictiz Box.
ITespresso.fr : Quel est le coût d’utilisation de HDInsight pour Adictiz ?
Alexis De Charentenay : Nous ne pouvons divulguer le coût, ayant négocié des clauses particulières. Globalement, on est sur des budgets très raisonnables pour la valeur qu’on en retire, à la portée d’une PME en tous les cas.
ITespresso.fr : Dans ce cas, peut-être auriez-vous quelques exclusivités à communiquer aux lecteurs d’ITespresso.fr ?
Alexis De Charentenay : Et bien nous allons prochainement sortir deux nouveaux jeux, à savoir « La revanche du pigeon » sur mobile d’ici très peu de temps et enfin la troisième génération de « Paf le Chien » dès cet été.
Il faut savoir que le big data va être exploité à plein régime dans le lancement de nos jeux car nous allons préalablement « soft launcher » chacun d’entre eux dans quelques pays afin d’étudier les résultats et adapter le produit pour que le « hard launch » soit le plus efficace possible. Le big data est donc aussi complètement entré dans nos stratégies de lancement.
Enfin, je vous informe que nous avons ouvert des bureaux, pour Adictiz Box, à San Francisco. Nous souhaitons faire pénétrer notre interface de programmation sur le marché américain.
Les grandes lignes d’Adictiz |
Créée en 2009 par Charles Christory (actuel P-DG) et basée au campus EuraTechnologies de Lille, Adictiz réalisait en 2012 un chiffre d’affaires de près de 2 millions d’euros (mais ne le communique plus depuis). La même année, l’éditeur de jeux levait près de 2 millions d’euros. Adictiz flirte aujourd’hui avec le seuil de rentabilité, selon Alexis de Charentenay. La société emploie actuellement près de 40 employés répartis sur deux pôles d’activité, à savoir Adictiz Games qui édite des jeux vidéo sociaux grands publics (tels que « Paf Le Chien » ou encore « Il est con ce Pigeon ») et Adictiz Studio qui, en développant des applications pour des marques, incarne la composante BtoB de cette PME innovante française. |
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