Au sortir d’une année noire, Zynga, le spécialiste américain du « social gaming » (jeux sur les réseaux sociaux), poursuit un objectif de réduction des coûts qui se traduit par une coupe sombre dans son offre.
Sur les quelque 40 titres disponibles au catalogue, 11 auront disparu d’ici la mi-janvier, non sans préavis.
L’écrémage concernera en premier lieu la franchise Ville (Fishville, Forestville, Petville), mais il s’étendra aussi à des jeux à succès comme Mafia Wars 2, Treasure Isle ou encore Word Scramble Challenge.
Au rang des laissés-pour-compte, plusieurs centaines de milliers d’internautes, dont certains ont investi temps et argent pour voir leur compte subitement clos et obtenir, en guise de seul dédommagement, des bonus sur d’autres jeux.
Après une entrée en Bourse remarquée en décembre 2011, Zynga traverse une mauvaise passe dont les signes avant-coureurs se sont fait ressentir au printemps dernier avec, à l’issue du 2e trimestre, un chiffre d’affaires en recul de 5% sur un an.
Au total, selon les Echos, les pertes s’élèvent à 161 millions de dollars sur les 9 premiers mois de l’année.
Dans la lignée de ces résultats, l’entreprise a annoncé fin octobre le licenciement de 5% de ses effectifs aux Etats-Unis, soit environ 150 salariés travaillant essentiellement dans ses locaux d’Austin (Texas).
La direction a entériné en parallèle la fermeture de plusieurs studios, dont celui de Boston, mais aussi ceux implantés au Royaume-Uni et au Japon.
Cette réorganisation s’est assortie d’un remaniement du top management et de la désactivation annoncée de 13 jeux.
Fondateur et P-DG de Zynga, Mark Pincus souhaite recentrer sa stratégie sur des secteurs plus porteurs : les terminaux mobiles, les jeux d’argent (aux USA et au Royaume-Uni), ainsi que la plate-forme Web vouée à constituer, à terme, un réseau social à part entière.
Basé sur la publicité et l’achat de contenus complémentaires (personnages, capacités, cartes, etc.), le modèle économique de Zynga reste fragile.
La start-up basée à San Francisco (Californie) voit même son hégémonie s’estomper alors que de jeunes pousses prennent en marche le train du social gaming.
Elle inquiète par ailleurs les marchés. Signe de cette perte de confiance, le groupe Internet russe Mail.ru a récemment revendu la totalité des parts qu’il détenait dans la société (1,17% du capital).
Loin de son plus haut niveau sur l’année (en l’occurrence, 14,69 dollars au mois de mars), le cours boursier de Zynga accuse une baisse annuelle de 75%.
Ce 31 décembre, en fermeture de séance à New York, l’action s’affichait toutefois en légère hausse de 1,29%, à 2,36 dollars.
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