SoftBank récolte les premiers fruits de son Vision Fund
SoftBank affiche des résultats trimestriels portés par l’activité de son méga-fonds d’investissement, qui vient de céder une première participation.
Pour SoftBank, les premiers fruits du Vision Fund sont récoltés.
Le conglomérat japonais – qui évolue entre médias, hardware et télécoms – avait annoncé voilà près de deux ans la constitution de ce méga-fonds d’investissement destiné à soutenir les entreprises du secteur technologique.
En mai 2017, il avait officialisé un premier closing à plus de 90 milliards de dollars, avec le concours de l’Arabie saoudite et de firmes IT comme Apple, Foxconn, Qualcomm et Sharp.
Au 30 juin 2018 (fin du 1er trimestre de l’exercice fiscal 2019 de SoftBank), une trentaine d’organisations avaient été financées par ce canal, dans des domaines allant de la conduite autonome aux biotechnologies.
Le e-commerce est aussi sur la liste, avec Flipkart. Et il est à l’origine d’une première plus-value tangible : 164 milliards de yens (1,27 milliard d’euros). Une somme issue de la cession, à Walmart, des 19,95 % de participation que le Vision Fund détenait au capital du site marchand indien.
Cette opération, assortie de la vente de l’essentiel des activités d’ARM en Chine (cession de 51 % du capital en date du 26 juin 2018), contribue à la nette croissance du résultat d’exploitation de SoftBank.
À 715 milliards de yens (5,6 milliards d’euros), l’indicateur progresse de 49,2 % d’une année sur l’autre. Part belle lui est faite dans la communication financière trimestrielle du groupe, plus qu’à la baisse du panier moyen des abonnés mobiles et des bénéfices de Yahoo Japon.
Géré via une filiale britannique sous la houlette d’un ancien trader d’UBS et de Deutsche Bank, le Vision Fund affole régulièrement les compteurs. Au-delà des tours de table de plusieurs centaines de millions de dollars qu’il a menés au bénéfice d’entreprises comme Slack (messagerie collaborative) et Lemonade (digitalisation du courtage en assurances), il a mis des milliards dans WeWork (location d’espaces de coworking) comme dans Uber.
À la tête du navire SoftBank, le milliardaire Masayoshi Son a affirmé qu’un deuxième fonds se préparait, sans donner davantage de détails. À vraisemblablement plus court terme, on surveillera l’introduction en Bourse du bras armé du groupe : l’entité télécoms. Bloomberg évoque une valorisation à 90 milliards de dollars, pour une opération qui pourrait survenir au 4e trimestre 2018.
Photo d’illustration : SoftBank ©