Avec ou sans Vision Fund ?
La question se pose désormais à chaque investissement de SoftBank : le conglomérat internet-télécoms japonais passe-t-il par ce méga-fonds de près de 100 milliards de dollars* qu’il a constitué au printemps avec l’appui de l’Arabie saoudite et de firmes IT comme Apple ?
La réponse est oui pour Mapbox ; non pour Petuum.
Le premier fournit à des entreprises comme MasterCard, Bloomberg, Lyft et Airbnb des kits de développement qui donnent accès à des fonctionnalités basées sur la géolocalisation : cartographie, navigation et géocodage.
Le second évolue dans l’univers de l’intelligence artificielle, avec une plate-forme qui doit faciliter le développement et la mise en œuvre d’applications dotées de capacités d’apprentissage automatique (machine learning) et/ou d’apprentissage profond (deep learning).
Dans le cas de Mapbox, SoftBank participe à un tour de table de 164 millions de dollars, aux côtés d’investisseurs historiques de la société fondée en 2010 : Foundry Group, Thrive Capital, DBL Partners et DFJ Growth.
Concernant Petuum, le groupe japonais de Masayoshi Son emmène un Série B à 93 millions de dollars également souscrit par Advantech Capital, qui avait déjà pris part, l’an dernier, à un financement de 15 millions de dollars.
Pour Mapbox, qui avait déjà réuni plus de 60 millions de dollars auprès des VC depuis sa création en 2010, le cap est fixé : les investissements vont s’accélérer dans le domaine la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, en agrandissant l’équipe responsable du SDK Unity.
Il s’agira également de développer la présence commerciale en Europe et en Asie, tout en montant une activité dédiée à l’automobile, sous l’angle de la conduite autonome.
L’entreprise revendique 70 000 développeurs actifs par mois et dit toucher 350 millions d’individus avec ses services fondés en partie sur les données de la communauté OpenStreetMap – pour la partie cartographie, en l’occurrence.
Les données topographiques proviennent d’une vingtaine de sources parmi lesquelles le portail canadien GeoBase et l’US Geological Survey. L’imagerie satellite provient de la NASA, de DigitalGlobe et de l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS).
L’idée, face à un Google Maps, est de permettre aux clients de personnaliser l’interface présentée aux utilisateurs finaux, tout en décidant des informations affichées (et en ajoutant éventuellement les leurs).
On retrouve cette promesse d’ouverture chez Petuum, qui a virtualisé un ensemble de composants standardisés pour simplifier l’exploitation de l’IA au sein d’applications dont l’exécution peut être parallélisée entre datacenters, stations de travail, clusters de GPU ou encore objets connectés.
La levée de fonds servira à recruter des ingénieurs et du personnel commercial-marketing pour enclencher la commercialisation de l’offre, pour l’heure en bêtatest auprès de quelques sociétés dont l’identité n’est pas précisée.
Un framework baptisé « Poseidon » y a été greffé pour faciliter l’exécution d’applications existantes écrites avec des bibliothèques répandues telles que TensorFlow. La plate-forme est par ailleurs proposée dans une version dédiée au secteur de la santé, entre interprétation du langage naturel et vision par ordinateur.
* Sur la liste des investissements récents du Vision Fund figurent notamment Slack (plate-forme de messagerie collaborative) et WeWork (location d’espaces de coworking).
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