SoLocal peut respirer après un vote favorable crucial des actionnaires
Lors d’une AG déterminante, les actionnaires du groupe SoLocal ont accepté le projet de restructuration financière remodelé. Mais la tension était importante.
C’est un immense soulagement pour la direction de SoLocal. Un cap important a été franchi avec l’adhésion au projet de restructuration financière des actionnaires réunis jeudi après-midi en assemblée générale extraordinaire à la Défense.
Après un premier accord rejeté en octobre, une nouvelle version d’un plan pour maîtriser la dette avait jailli début novembre. le rendez-vous était présenté comme crucial pour le sort de l’entreprise. En cas de nouveau refus, le groupe, qui exploite des services de communication numérique à destination des entreprises et de marketing digital (80% des revenus), s’orientait vers le redressement judiciaire.
Cette hypothèse semble écartée. Selon Les Echos, les actionnaires ont accepté le plan de restructuration financière à 66,95%. Il devait être approuvé à la majorité requise des deux tiers des actionnaires présents ou représentés à l’AG marqué par des tensions, des crispations et de l’émotion.
On savait déjà que le projet de restructuration de la dette bénéficiait déjà du soutien des créanciers, du conseil d’administration et de l’association d’actionnaires RegroupementPPLocal. Il prévoit de réduire la dette de SoLocal des deux tiers pour revenir à un niveau plus supportable de 400 millions d’euros.
Le plan doit désormais être soumis au tribunal de commerce de Nanterre dans la journée de vendredi (16 décembre).
En sortant de cet écueil de restructuration, la direction du groupe assure qu’elle sera en mesure de mettre un plan de croissance (plan « Conquérir 2018 » dont l’application est d’ores et déjà retardée de six mois en raison des complications financières).
Les créanciers pourraient disposer de 86% du capital
« SoLocal Group se distingue par la persistance d’une dette résiduelle de 1,164 milliard d’euros, issue de l’opération de LBO de 2006 [schéma de cession de PagesJaunes/SoLocal par le Groupe France Telecom/Orange, ndlr], qui contraint lourdement ses choix et ses investissements opérationnels et stratégiques », explique Robert de Metz (Président du conseil d’administration) et Jean-Pierre Rémy (DG) dans un édito publié sur un sous-site d’information financière dédié à ce rendez-vous crucial des actionnaires.
Selon Reuters, ces derniers ont aussi balayé toutes les résolutions déposées par des actionnaires opposés au plan sous la houlette de Benjamin Jayet (un des premiers actionnaires du groupe). Il emmenait un groupe de frondeurs représentant environ 10% du capital.
Mais il s’est montré lucide : « Mon intérêt en tant qu’actionnaire n’est pas que la société aille en redressement. » Outre les créanciers et les principaux actionnaires, il a fallu aussi rassurer les petits porteurs.
Dans les prochaines étapes attendues, l’augmentation de capital escomptée, à laquelle les actionnaires actuels pourront souscrire, devrait modifier la donne en termes de répartition capitalistique.
Les créanciers pourraient détenir jusqu’à 86% de SoLocal à l’issue de l’opération de renflouage financier prévu d’ici la fin du premier trimestre 2017. Il n’est pas exclu que de nouveaux investisseurs acceptent d’accompagner la relance des activités.
SoLocal Group avait demandé à Euronext Paris la reprise de la cotation de son titre à l’ouverture de la Bourse de Paris ce jeudi (15 décembre) après une suspension survenue la veille.
(Crédit photo : SoLocal)