Sony BMG Entertainment et Napster ont décidé de mettre fin à l’usage de protection anti-copie pour leurs titres vendus en ligne. La major du disque l’a annoncé en début de semaine, suivant ainsi le modèle de ses rivales EMI, Universal Music et Warner, qui ont déjà commencé à abandonner les dispositifs DRM (digital rights management) pour les supports dématérialisés.
C’est une conversion importante dans le monde de la musique en ligne car Sony BMG est la deuxième maison de disque mondiale, dont le catalogue comprend des artistes comme Avril Lavigne, Bénabar, Patrick Bruel, Beyonce, Cabrel, Bob Dylan, Kyo, Britney Spears, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez, Pascal Obispo ou encore Santana.
À partir du 15 janvier, la major lancera un service de carte-cadeaux qui proposera des albums au format MP3 aux Etats-Unis. Ce service, appelé Platinum MusicPass, proposera des titres musicaux sans DRM, c’est-à-dire des titres pouvant être copiés sans affecter leur qualité et dont la lecture est compatible sur différents supports. Les cartes, à acheter en magasins, permettront ensuite de télécharger des albums complets sur le site Internet MusicPass, grâce à un numéro d’identification.
« Un nouveau terrain de jeu »
Parallèlement, la plate-forme de vente de musique en ligne Napster a fait une déclaration similaire. Elle promet de proposer des titres dénués de protection à partir du deuxième trimestre 2008. Jusqu’à ce jour, les fichiers musicaux sur Napster sont vendus en WMA, le format protégé de Microsoft. Cela devrait changer pour le format MP3.
« L’ubiquité et la compatibilité entre les plate-formes du mp3 devraient créer un nouveau terrain de jeu pour les services musicaux et les fournisseurs de matériels, et résulter sur une utilisation facilitée et une adoption plus importante de la musique numérique », a déclaré le président de Napster, Chris Gorog.
Pratique contre-productive
Les initiatives concomitantes de Sony et Napster s’inscrivent en réalité dans une vague de fond où l’industrie du disque laisse tomber les protections sur ses titres. Celles-ci sont devenues en effet contre-productives, un grand nombre de consommateurs jugeant ces protections trop contraignantes pour que l’achat de musique soit intéressant.
La lettre de Steve Jobs enjoignant les majors du disque à changer de politique vis-à-vis de leur gestion numérique des droits avait ouvert un débat public sur la question des DRM, il y a un peu moins d’un an. « Si les quatre grands éditeurs acceptaient de licencier à Apple leur musique sans la condition qu’elle soit protégée par DRM, nous nous mettrions à vendre uniquement des musiques sans DRM sur notre iTunes Store », écrivait alors le patron d’Apple dans cette fameuse lettre ouverte.
Critiquée par les maisons de disque, la position de Steve Jobs avait été bien accueillie par les distributeurs comme la Fnac ou Virgin Megastore en France qui militaient pour l’abandon des DRM.
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