La restructuration pèse lourd sur les finances de Sony. Le groupe japonais a émis un nouvel avertissement sur résultats, dans la perspective d’un exercice fiscal 2014-2015 qui pourrait se clore, au 31 mars prochain, sur une perte nette de 50 milliards de yens (360 millions d’euros).
Dans une conjoncture économique défavorable guidée notamment par la surévaluation du yen, les difficultés s’amoncellent et les pistes pour recouvrer la stabilité s’amoindrissent. La marge de manoeuvre est d’autant plus restreinte : le plan de restructuration a concentré 1,27 milliard d’euros en 2013-2014 ; il devrait en consommer 966 millions cette année.
Englué – comme ses compatriotes Panasonic, Sharp ou encore Toshiba – dans la déliquescence de l’électronique grand public nippone, Sony a opéré, au cours des derniers mois, plusieurs révisions stratégiques de ses activités. La cession de la division PC (marque Vaio) au fonds d’investissement Japan Industrial Partners sera effective le 1er juillet. La société qui en résultera emploiera 250 à 300 collaborateurs, avec Sony comme actionnaire « symbolique » (5% du capital).
Quant à l’activité de production de téléviseurs, elle sera intégrée, d’ici quelques semaines, dans une nouvelle filiale au budget R&D resserré, avec un focus sur les écrans 4K haut de gamme… et des visées sur l’ultra-haute définition en 8K (7680 x 4320 points). Sony mise également sur sa console Playstation 4 – qui vient de dépasser les 7 millions de ventes – et ses smartphones Xperia, écoulés, tous modèles confondus, à 40 millions d’unités en 2013-2014.
Autre axe de ce plan de restructuration : les suppressions de postes. Sony a décidé de raser court dans sa masse salariale : 5000 emplois sont sur la sellette, dont 3500 en dehors du Japon. Ce qui lui a valu une dégradation en catégorie spéculative de la part des agences de notation Moody’s et Fitch.
Pour générer des liquidités, Sony table sur la vente d’actifs : non seulement de la propriété intellectuelle, mais aussi du patrimoine immobilier. Et plus précisément le bâtiment de Tokyo qui fut son siège social de 1990 à 2007, et qui aurait vu naître la télévision à technologie Trinitron, le baladeur audio Walkman ou encore quelques-uns des premiers modèles de transistors. La revente de ce morceau d’histoire pourrait générer un bénéfice de 15 milliards de yens (environ 100 millions d’euros) une fois déduits les frais inhérents à la transaction, au remboursement de prêts et aux diverses opérations de remise en état.
Inscrite comme une priorité dans la restructuration de Sony, cette rentabilisation des actifs immobiliers a déjà impliqué, début 2013, la revente du siège américain basé à New York. En se séparant, sur le principe d’une cession-bail, de ce bâtiment érigé dans les années 1980 par le groupe télécoms américain AT&T, Sony aurait dégagé environ un demi-million d’euros. Plusieurs locaux implantés à Tokyo s’étaient ajoutés sur la liste à quelques semaines d’intervalle.
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