Sony expérimente la relativité des smartphones Xperia
Emblèmes de l’évolution des moeurs et des technologies sur le marché des smartphones, les Sony Xperia Go et Ion matérialisent à eux deux la segmentation progressive de l’offre, avec en toile de fond la prééminence du multimédia.
La page Ericsson refermée, quel dessein poursuit réellement Sony sur le marché de la téléphonie mobile ?
Peu en vue malgré des escarmouches à répétition et un catalogue devenu conséquent par la force des années, le groupe japonais s’en remet à l’évolution naturelle des smartphones pour enrichir sa gamme Xperia avec deux modèles dans l’air du temps : l’Ion et le Go.
Aussi restreinte que soit l’offre, elle reflète sans ambages la tendance des terminaux mobiles à prendre de l’embonpoint, à mesure que le multimédia et son infinité d’usages dérivés impose le format 4,3 pouces comme un standard.
Non sans un style nippon des plus affirmé jusque dans ses courbes enveloppées d’un châssis renforcé à la norme IP67, l’Ion,affiché à 144 grammes, reprend cette diagonale d’écran, à l’appui d’une dalle tactile multitouch à 10 points de contact, pour une résolution record de 1280 x 720 points via la technologie Reality Display.
Soit une densité d’affichage de 342 dpi héritée du Xperia S, devançant d’une courte tête le Retina Display de l’iPhone, à 326 dpi (264 dpi pour l’iPad).
Tout aussi significatif malgré l’anecdote dont son implémentation semble relever, le processeur Qualcomm MSM8260 à 1,5 GHz, référence chez Sony depuis le CES 2012, retient l’attention avec son architecture double coeur.
Mais pas nécessairement pour ses qualités. Au contraire, la généralisation des puces quad-core et la course en font l’emblème d’une accablante relativité.
D ns la course aux performances, la sélection naturelle semble faire la part belle à l’abondance des fiches techniques, jusqu’à faire oublier que le commun des utilisateurs se satisferaient sans broncher d’un smartphone matériellement moins fourni, mais plus riche en services.
Alerté à cet égard, Sony intègre en standard Android Ice Cream Sandwich et l’ouvre à son écosystème Music & Video Unlimited. En outre, un module NFC laisse entrevoir des perspectives en matière de paiement ou d’identification sans contact.
La 3G HSPA+ à 42,2 Mbit/s agrémente le tableau du sans fil, à l’instar du Bluetooth 4.0 et du Wi-Fi 802.11n avec compatibilité WPA2 et DLNA.
Passé les 16 Go de mémoire interne, l’emplacement microSD et la RAM à 1 Go, le capteur photographique dorsal, référencé à 12,1 mégapixels, soulève à nouveau la question des bénéfices de l’évolution technologique.
Il eût effectivement été plus pertinent d’exprimer le potentiel de cette optique en termes d’ouverture, de sensibilité, de vitesse d’obturation ou de correction du bruit électronique.
Pour revenir un tant soit peu à la raison d’une offre plus accessible quand bien même aucun tarif n’est encore gravé dans le Gorilla Glass, Sony lève en parallèle le voile sur son Go, un 3,5 pouces en 480 x 320 pour 110 grammes au compteur.
Le double coeur reste de mise, mais à 1 GHz, quand l’appareil photo plafonne à 5 millions de pixels, sur la lancée d’une autonomie cantonnée à 6 heures en conversation sur réseau GSM.
A défaut de concrétiser l’osmose entre offre et demande, Sony met ses billes sur un marché ouvert aux opportunités, sans perdre de vue cette restructuration qui perdure en toile de fond, avec ces 10 000 postes supprimés sur l’année à l’initiative du nouveau P-DG Kazuo Hirai.