Conséquence de la baisse de la demande pour ses produits, Sony a annoncé la suppression de 16 000 emplois dans le monde. L’équipementier japonais prévoit aussi de réduire ses investissements et de fermer plusieurs usines, afin de baisser ses coûts de 855 millions d’euros par an, et de rétablir la barre d’ici 2010. Il s’agit du plan social le plus important mise en place par une entreprise asiatique depuis le début de la crise financière.
Sony est présent dans de nombreux de l’électronique grand public, mais les retombées de la crise économique combinées à une baisse de la demande ont entâché la compétitivité de l’entreprise nippone. Elle s’est par exemple fait rattraper par Apple sur le marché des baladeurs numériques, avec l’énorme succès de l’iPod. Idem dans le secteur des écrans plats, à présent dominé par le japonais – par ailleurs non épargné par la crise – Panasonic et le sud-coréen LG.
Les suppressions de postes concernent pour moitié des emplois à durée indéterminée (soit 4% de l’ensemble de la main d’oeuvre totale en CDI), l’autre moitié étant du personnel en intérim ou en CDD. Sony prévoit de faire davantage appel à la sous-traitance et à la délocalisation afin de mieux contrôler ses coûts. En France, l’usine de Pontonx-sur-Adour, spécialisée dans les bandes magnétiques, a déjà laissé 312 personnes sur le carreau.
« Quelle activité tirera l’ensemble du groupe ? »
Howard Stringer, le P-DG du groupe Sony, a justifié les réductions d’effectifs par une crise économique « bien plus importante » que prévue. Howard Stringer est le premier américain à occuper ce poste ; depuis sa nomination, en 2005, il avait déjà initié une vague de 10 000 licenciements.
Sony prévoit de diminuer ses investissements de 30% dans le secteur de l’électronique grand public. Malgré ces coupes drastiques, de nombreux analystes se demandent si le groupe nippon arrivera à redresser la barre. « Le chiffre semble important mais ces réductions d’effectifs ne seront pas suffisantes. Aucune des activités de Sony ne génère des bénéfices stables », a estimé Katsuhiko Mori, gérant de Daiwa SB Investments, à l’agence de presse Reuters. « Au-delà de la réduction des effectifs, ce que nous aimerions voir, c’est quelle activité tirera l’ensemble du groupe. »
Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, les exportations de l’entreprise japonaise sont également plombées par un yen fort. La monnaie nippone a accusé une hausse de 21% contre le dollar, et de 38% contre l’euro cette année.
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