SoundCloud se rapproche d’un accord capitalistique avec les majors
La plate-forme d’hébergement et de partage de contenus audio s’apprêterait à ouvrir son capital à Warner Music, Sony Music et Universal Music.
Connu pour son service d’hébergement et de partage de contenus audio, SoundCloud levait, en début d’année, 60 millions de dollars dans le cadre de son quatrième tour de table.
Au sortir de cette opération de financement, la plate-forme Web, exploitée notamment par les musiciens et les chanteurs pour diffuser singles, mixtapes et enregistrements en live, voyait sa valorisation monter en flèche pour atteindre les 700 millions de dollars. Parmi les axes de développement retenus pour 2014 figuraient notamment le mobile et la dimension sociale. Mais on évoquait également des négociations avec les labels dans l’optique d’un éventuel positionnement stratégique sur le front du streaming, aux côtés de Spotify, Deezer et consorts.
A en croire les sources « proches du dossier » qui se sont confiées à Bloomberg, les discussions seraient près d’aboutir. SoundCloud ouvrirait en l’occurrence son capital à Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group. Chacune des trois majors reprendrait entre 3% et 5% des parts de la société allemande… ainsi qu’une partie de ses futurs revenus.
Bien qu’entretenues en parallèle, les tractations n’avanceraient pas au même rythme selon les labels. Dans tous les cas, une fois les trois deals signés, la valorisation de SoundCloud pourrait être revue à la baisse, dans la fourchette de 500 à 600 millions de dollars, essentiellement de par les accords de licence sous-jacents. En guise de monnaie d’échange, les utilisateurs du service pourraient diffuser du contenu musical sur lequel les majors ont des droits, sans pour autant exposer SoundCloud à des représailles judiciaires.
A l’heure actuelle, le catalogue proposé sur la plate-forme est limité à ce que la communauté a publié et aux quelques contributions des labels. D’abord orienté sur le partage de DJ sets, SoundCloud est devenu un centre d’hébergement de podcasts et d’enregistrement partagés par des organisations comme la Maison Blanche.
Rémunéré surtout par la publicité, le service est accessible gratuitement pour les utilisateurs qui hébergent moins de 2 heures de contenu. L’illimité est proposé à 9 euros TTC par mois. Avec 250 millions d’utilisateurs actifs et des serveurs qui réceptionnent, en moyenne, 12 heures de contenu audio par minute, SoundCloud entretiendrait une relation plutôt saines avec les majors, qui n’ont pas cherché à faire fermer le service malgré des infractions au copyright.
Il faut dire que cette stratégie dissuasive consistant à prendre une participation dans les jeunes sociétés de musique en ligne en échange de droits de diffusion fait consensus parmi les grands labels. Illustration avec Universal Music, qui possède, au dire de Bloomberg, 5% de Spotify et 47% de Vevo… et qui détenait également 14% de Beats avant son rachat par Apple pour plus de 3 milliards de dollars. Warner Music aurait aussi des actions dans Spotify, dont certaines souscrites à titre personnel par son propriétaire, le milliardaire Len Blavatnik.
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