SoundCloud réduit son effectif de plus de moitié pour « rester indépendant »

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SoundCloud, qui n’exclut pas d’avoir asséché sa trésorerie avant la fin de l’année, se sépare de 173 collaborateurs, soit plus de la moitié de son effectif.

Temps de vaches maigres pour SoundCloud.

Après bientôt dix ans d’activité, la plate-forme de musique en ligne d’origine allemande a pris la décision de supprimer 173 postes ; soit plus de la moitié d’un effectif annoncé à « près de 300 employés à temps plein ».

Officialisée ce jeudi par Alexander Ljung, cofondateur de la société avec Eric Wahlforss, la démarche s’accompagne de la fermeture des bureaux de Londres et San Francisco. Elle doit, d’après l’intéressé, permettre de « poursuivre l’aventure indépendamment ».

SoundCloud, qui dit réunir 175 millions d’utilisateurs par mois, ne disposera plus que de deux implantations : l’antenne américaine à New York et son siège social de Berlin.

En toile de fond, un tour de table de 100 millions de dollars dont il avait été question à la mi-2016… mais dont on ignore s’il a été finalisé.

Recode répondait par la négative voilà quelques semaines, à l’heure où SoundCloud ouvrait, auprès d’Ares Capital, Kreos Capital et Davidson Technology, une ligne de crédit de 70 millions de dollars, comme en ont témoigné des documents remis à la Companies House.

Actes manqués

D’autres éléments communiqués à l’agence gouvernementale britannique responsable de l’immatriculation des sociétés illustrent une santé financière qui reste fragile.

Sur son exercice 2015, SoundCloud n’est toujours pas rentable, avec une perte nette de 51,22 millions de dollars sur un chiffre d’affaires de 21,1 millions. Deux valeurs qui étaient respectivement de 39,14 millions et 17,35 millions l’année précédente.

Parallèlement à l’annonce de la coupe claire dans les effectifs, Alexander Ljung affirme qu’en 2016, les revenus ont « plus que doublé ». Il ne revient pas sur la situation que l’entreprise a dernièrement présentée à la Companies House. En l’occurrence, un risque d’assèchement de la trésorerie « avant fin 2017 ».

La dernière levée de fonds officiellement bouclée remonte à 2014, pour un montant de 60 millions de dollars. À l’époque, on pressentait un rapprochement vis-à-vis de Twitter, qui menait une offensive dans la musique.

Spotify a également longtemps été présenté comme un candidat sérieux à une acquisition. Plusieurs phases de négociation auraient eu lieu, échouant essentiellement pour des questions de prix, notamment à cause des coûts associés aux accords de licences.

Début 2017, la liste des prétendants envisagés s’est allongée avec Google, dont SoundCloud venait de recruter une ancienne – Holly Lim – pour prendre les fonctions de directrice financière.

À en croire le New York Times, Deezer serait également intéressé. Et il ne faudrait pas exclure Apple, à qui on prête l’ambition d’adosser à son offre actuelle une formule financée par la publicité.

Le fonds d’investissement KKR, qu’on a dit proche d’injecter 250 millions de dollars dans Pandora il y a quelques semaines, serait lui aussi sur les rangs.

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