Sous-traitance Apple : le spectre de Pegatron plane sur Foxconn
Une partie de la production de l’iPhone devrait bientôt échoir au Taïwanais Pegatron. Apple accélère sa prise de distance vis-à-vis de Foxconn, son principal sous-traitant.
L’accord de sous-traitance qui lie Foxconn et Apple a du plomb dans l’aile.
Il n’est pas encore question d’un divorce, mais des incompatibilités stratégiques minent les relations entre la filiale du groupe taïwanais Hon Hai Precision Industry et « la marque à la Pomme ».
Cette dernière envisagerait de déléguer une partie de la production de l’iPhone à un autre fournisseur : Pegatron, déjà impliqué l’année dernière dans l’assemblage de l’iPad Mini.
A en croire le Wall Street Journal, ce rapprochement se concrétiserait à travers le fameux iPhone « low cost » dont le lancement commercial pourrait intervenir d’ici quelque mois.
En élargissant ainsi son écosystème de partenaires comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, Apple maximise sa capacité de production et écarte un peu plus les risques de pénurie, problématique rencontrée fin 2012.
Dépassé par un objectif de production chiffré à 57 millions d’iPhone 5 dans l’une de ses usines, Foxconn, qui compte pourtant 1,2 million d’employés dans ses 13 implantations chinoises, avait hissé le drapeau blanc, laissant planer le spectre d’une rupture de stock.
Un autre paramètre aurait retenu l’attention d’Apple : Pegatron serait disposé à accepter des marges encore plus restreintes que Foxconn, qui cherche – a contrario – à prendre ses distances vis-à-vis de ce modèle de sous-traitance exclusif, générateur de maigres bénéfices.
C’est sans compter les coulisses peu reluisantes de cette activité, émaillée en l’occurrence de multiples troubles sociaux qui ont indirectement écorché l’image de la firme de Cupertino.
Des problèmes de sécurité, des bas salaires, une exploitation des enfants et des vagues de suicides (encore trois répertoriés depuis fin avril) ont attiré l’attention des ONG, qui ont dénoncé des violations répétées au droit des salariés.
Certaines usines de Foxconn, comme celle de Tai Yuan, bloquée en mars 2012 par des milliers d’ouvriers grévistes, ont reçu une attention médiatique particulière.
Apple s’était d’ailleurs vu contraint à jouer la transparence, en acceptant notamment une enquête de la Fair Labor Association.
Des « audits volontaires spéciaux » ont ainsi été menés auprès des principaux fournisseurs de la firme de Cupertino. D’autres sociétés high-tech, en tête desquelles Samsung, sont aussi scrutées.
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